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Auschwitz Birkenau (Oswiecim) : Gardienne de la mémoire douloureuse de la Shoah

Auschwitz I Entrée arbeit macht frei

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auschwitzauschwitz2Auschwitz Birkenau. Oswiecim est une  ville de la région de Petite Pologne tristement connue pour avoir été choisie par le IIIème Reich pour accueillir le plus grand camp de concentration les Nazis en Pologne où furent envoyés plus de 2 millions de Juifs, Tsiganes, Slaves, est la gardienne de la mémoire douloureuse de la Shoah, de la Pologne et de l’Europe.

Auschwitz Birkenau, douloureuse mémoire de la Shoah

Auschwitz Birkenau est un camp de concentration nazi qui a été établi dans la ville d’Auschwitz (en polonais Oswiecim). Auschwitz est une ville qui, à mon plus grand regret n’est connue que pour ce qui s’y est déroulé durant les années 40. Oswiecim, comme ça le nom ne vous dit rien, il s’agit d’un petit village qui compte un peu plus de 40 000 habitants, perdu dans le sud de la Pologne en Silésie profonde, où je me suis rendue en novembre dernier durant mon séjour à Cracovie, qui n’est qu’à 60 kilomètres de là.

En arrivant dans le village d’Auschwitz, rien de différent par rapport aux villages avoisinants, des petites bâtisses représentant l’architecture typique de l’Est, un joli paysage arboré, avec de la verdure partout et des habitants très gentils et hospitaliers…

Nous somme arrivés tôt ce jour là et sommes allées dans un hôtel pour prendre un déjeuner, le serveur était très aimable avec nous jusqu’au moment où on lui a demandé le chemin pour se rendre… Aux camps d’Auschwitz.
Malheur à nous, pauvres polonaises expatriées, tout le monde nous a regardé comme si on était tout d’un coup des pestiférées. Il faut savoir, si vous vous rendez à Auschwitz, ne prononcez surtout pas ce nom là aux villageois.

Rappels historiques à propos de Auschwitz Birkenau

La petite ville d’Oswiecim était bien paisible jusqu’à l’invasion des nazis, lorsqu’ils se sont emparé de la ville, il l’ont rebaptisée « Auschwitz », une trace allemande que les polonais n’acceptent guère, et prononcer ce nom devant eux est considéré comme un affront au pays.
La population juive vivant en Pologne a été trahie, traquée et tuée par certains polonais et aidée par d’autres.
Depuis seulement quelques années, les citoyens ont fini par prendre conscience de ce qu’ils ont fait et se préoccupent désormais de ce qui s’est passé.

« AUSCHWITZ BIRKENAU», un mot qui cristallise cette période sombre de notre histoire, ce camp est devenu cet archétype, symbole de l’horreur, de la mort, de déportation, de l’ineffable.
Un complexe qui abritait des camps de concentration, de travail et des centres de mise à mort à très grande échelle. Parmi les condamnés : des juifs européens, des polonais, des tziganes, des russes et des yougoslaves.

Les nazis construisirent les camps d’extermination après le lancement de la Solution finale de la question juive.
Le village d’Oswiecim a été choisi à cause de sa situation favorable du point de vue des communications et ensuite parce que l’emplacement destiné à une action semblable peut facilement être isolé et camouflé dans cette région.
Le complexe prend alors le nom de Auschwitz I, les allemands mettent alors en place des chambres à gaz et des fours dans lesquels seront brûlés les corps.

En 1941, un second complexe est construit, puisque le premier était jugé trop petit, il fallait pouvoir tasser un maximum de juifs, il s’agit de Birkenau (Auschwitz II).
D’énormes installations de quatre crématoriums appelés Bunker I et II, ces salles hermétiquement closes, servaient à la fois de chambres à gaz et de fours crématoire qui pouvaient brûler simultanément des milliers de personnes par jour.
Les déportés rentraient dans ces chambres qu’on prétendait être des salles de douche, une agonie lente et douloureuse au gaz Zyklon-B (qui est une sorte d’insecticide qu’on utilisait pour se débarrasser des puces sur les vêtements). Ils seront ensuite brûlés et, il n’en restera que cendres et poussières…

Les nazis effectuent à Auschwitz Birkenau le premier tri à la descente du train (appelé wagon à bestiaux, où se trouvait un pêle-mêle de juifs, entassés les uns sur les autres dans les voitures) en 1942.
A la sortie des trains, les juifs déclarés inaptes (bébés, enfants, les vieux, les malades et les femmes enceintes) sont conduits à la chambre à gaz dès leur arrivée, la ligne de chemin de fer les menait tout droit jusqu’au camp dans l’«antichambre de la mort». C’est le début des gazages massifs et l’accélération des convois de juifs.
Les autres, ceux qui sont en bonne santé et qui ont une bonne condition physique sont contraints au travail jusqu’à exténuation mortelle. La plupart d’entre eux seront transférés à Monowitz (Auschwitz III) où se situe l’industrie IG Farben.
Tous ceux-ci sont des bestiaux qu’on désinfecte, on leur tatoue un numéro sur le bras et se voient porter le pyjama rayé du bagnard. Ils travailleront dans des conditions inhumaines et insoutenables.

C’est en 1943 que le camp prend sa vraie dimension et devient le plus grand centre d’extermination des juifs d’Europe, plus d’un million d’hommes et de femmes y ont péri…

27 janvier 1945, les Soviétiques débarquent à Auschwitz Birkenau, trouvant un camp presque vide, seules 7000 personnes sont encore présentes.
Les nazis ont pris soin d’effacer un maximum de traces de leurs crimes, les juifs ont été brûlés, enterrés mais, il n’ont pas effacé une chose : Le génocide.

Cette date « anniversaire » marque donc davantage la fin de l’horreur que la véritable libération du camp.

Pourquoi ai-je décidé de parler d’Auschwitz Birkenau aujourd’hui ?

Nous sommes le 27 janvier de l’an 2005, il y a 60 ans jour pour jour, l’armée Rouge débarqua dans le camp de concentration d’Auschwitz pour libérer les derniers survivants.
Ce camp fut ouvert 5 années plus tôt, et plus d’un million de juifs y ont été exterminés.
Pas plus tard que ce matin, un reportage avec un allemand interviewé, qui ne comprend pas pourquoi on fête « la libération » des juifs et des polonais…
J’ai été outrée et choquée par ses propos, je ne peux pas comprendre ce genre de réflexions !

Si cette personne aurait été face à moi je lui aurais proposé un pèlerinage gratuit à Auschwitz !

Vous savez, une fois qu’on visite les camps, on sort complètement changé, avec une vision très différente de la vie… Pour ma part c’est ce qui s’est passé.
Il y a des lieux comme ça que jamais j’aurais imaginé visiter un jour je vous assure.

Sur la route, le long du camp, se dresse une muraille en béton par-dessus laquelle se trouvent des barbelés, instantanément un malaise s’installe en moi, face à cette froide et horrible entrée, je sens bien qu’on n’arrive pas dans un château mais bien dans une véritable prison.
On a rejoint un groupe avec lequel une visite guidée était organisée, exclusivement en polonais (vous en avez en français également rassurez-vous, et des visites peuvent aussi se faire sans guide pour ceux qui le souhaitent, on vous fournit alors un plan et l’itinéraire).

Auschwitz Birkenau Oswiecim : Arbeit macht frei

On se trouve devant le portail, sinistre signification au dessus de celui-ci, on peut lire la phrase suivante : ARBEIT MACHT FREI (le travail rend libre).
Dans quel sens du terme devons-nous le prendre ?

Une fois le portail d’Auschwitz Birkenau franchi, des allées larges se présentent face à nous, celles-ci se trouvent encore en bon état, la vue est jolie, rien ne présage une mauvaise surprise.
Devant nous, des blocs alignés les uns à coté des autres.

On rentre d’abord dans un bloc qui a été transformé en musée, on est monté à l’étage par des escaliers très étroits. Dans les pièces, sont exposées une multitude de photos, de cartes et de maquettes, on peut se faire une idée sur l’horreur et les conditions de vie des prisonniers à l’époque, c’est atroce.
Un peu plus loin, se dresse une vitrine avec une plaque commémorative sur laquelle trône une urne, le guide nous dit qu’elle contient les cendres de déportés dont les nazis n’ont pu se débarrasser.

On passe à un autre bloc, là ça tourne tout doucement au glauque, on peut y voir une masse de cheveux, plus de 5 tonnes pour être un peu plus précise, principalement de longues chevelures de femmes, des toisons encore tressées pour vous dire !
Ces cheveux étaient destinés à la fabrication de tissus dont vous verrez l’ouvrage dans la pièce.
Dans une autre pièce, une montagne de chaussures, des sandalettes empilées et un peu plus loin un tas de vêtements pour nourrissons, des valises nominatives, des brosses à dents, des brosses à cheveux, etc.
Une multitude d’objets s’y trouve et ça me fait penser que jamais ces gens n’auraient imaginé venir ici pour y trouver la mort, sinon pourquoi avoir pris tout ça avec soi? Il a même de la vaisselle pour dire !

Nous nous rendons au bloc n°11, celui qui était le plus redouté par tous les prisonniers. C’est normal, puisqu’il s’agit du bloc de la mort.
On emprunte le long et très sombre couloir du rez-de-chaussée aux murs complètement délabrés pour nous rendre dans les sous-sols, là ou était la prison du camp, on y trouve des cellules qui ne faisaient pas plus de 100 x 100 cm, dans lesquelles les déportés mouraient de faim, par asphyxie ou attendaient d’être fusillés.
C’est dans ces sous-sols que seront essayé les premiers essais massifs du Zyklon-B.

En sortant on se retrouve face à un haut mur entre le block 11 et 10, il s’agit du mur des « fusillés », on aperçoit sur celui-ci des impacts de balle dans la pierre.
Le bloc 10 quant à lui était à l’époque destiné aux recherches et expérimentations scientifiques dont les cobayes n’étaient autres que des enfants, des femmes qui subissaient des traitements inhumains.

Notre visite à Auschwitz I se termine par le couloir de la mort, entouré de barbelés, celui-ci nous mène droit au crématorium, on fait d’abord escale par la chambre à gaz, c’est l’un rare moment où je me suis mise à frissonner, on voyait la lucarne d’où arrivait le gaz, le pire pour moi c’était ces griffes dans les murs, témoins à jamais de l’horreur, de l’agonie et des souffrances qu’ont connus les détenus.
Juste à côté de la chambre, se trouve ces fours dans lesquels tous ces milliers de gens ont été brûlés.
En somme les moins sensible d’entre-vous en sortirons indemnes mais, sous peine que vous soyez comme moi, sensible et connaissant bien le passé et les évènements qui s’y sont déroulés, vous en sortirez écœuré, la larme à l’œil.

Birkenau, camp d’extermination d’Auschwitz

Voilà, nous sommes en route pour Birkenau.
Deux kilomètres et demi séparent les deux camps d’Auschwitz et Birkenau, nous arrivons à la porte principale du camp, nous passons sous un énorme mirador.
L’émotion est de suite moins intense, il ne reste quasiment plus rien, les allemands ont tout détruit pour ne laisser aucune trace.
A l’entrée de la « Porte de la mort » on peut voir la tour principale et la voie de chemin de fer qui va vers l’intérieur du camp, apercevoir la rampe d’arrivée du camp.

Tout au bout, au loin, on peut distinguer les ruines des chambres à gaz et des crématoriums.

On se dirige vers une baraque qui a été reconstituée, dans celle-ci, des lits superposés en rangée construits en bois et un conduit de chauffage longeant la pièce.
Dans une autre baraque, on peut découvrir avec horreur les fameuses latrines, ces espèce de rangées de bancs en brique qui sont creux, par-dessus lesquelles est posée une plaque de béton avec des trous. C’était les lieux d’aisances qui ont causé gène et humiliation mais c’était aussi un facteur de maladies.

On continue la visite en longeant le chemin de fer à l’intérieur du site, là où arrivaient les convois pour le tri. Nous arrivons devant le monument international des victimes où s’étalent des stèles dont le message « Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, en majorité des juifs de divers pays d’Europe, soit à jamais pour l’Humanité un cri de désespoir et un avertissement » est traduit dans diverses langues.

C’est avec le coeur lourd et l’estomac noué qu’on rentre à Cracovie.
Voilà une visite que je ne suis pas prête d’oublier.

Que dire si ce n’est que beaucoup de personnes n’ont pas encore tirées une leçon de l’histoire, des millions de morts à ce jour, pourquoi ? Une différence de culture, d’opinion ou de religion ?
Ne sommes nous pas tous humains, constitués de chair et de sang ?
Beaucoup de gens oublient que nous descendons tous de la même race alors repoussons les barrières de la différence, cultivons-là, pensez à l’avenir, pensez aux générations futures, que le monde ne connaisse plus une pareille boucherie humaine…

L’histoire d’Auschwitz Birkenau est ancrée et gravée à jamais, à nous de faire en sorte que le monde devienne meilleur.

Peace

En savoir plus sur Auschwitz Birkenau:

Photos d’Auschwitz Birkenau par Nicolas Pavlak

Cliquez sur FS pour visualiser les photos en grand format

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 Carte des camps de concentration nazis :

carte camps de la mort nazis

6 commentaires sur “Auschwitz Birkenau (Oswiecim) : Gardienne de la mémoire douloureuse de la Shoah”

  1. J’ai été à plusieurs reprises au camp de Natzwiller-Struthof dans le Bas-Rhin dans ma jeunesse, on n’en ressort pas indemne…

  2. Bonjour, nous recherchons des informations pour organiser un séjour de 2 ou 3 jours, de jeunes de 14/ 17 ans de Dijon, pour visiter le camp d’auschwitz. Nous ne trouvons pas beaucoup d’infos sur le net.
    Quelqu’un peut il m’aider?…merci

  3. Je me suis rendu à Auschwitz en juillet dernier. Une telle visite a toute sa place dans un voyage, même d’agrément.

    Rapellons-nous des paroles de Jean Ferrat dans « Nuit et brouillard » :
    « Je twisterai les mots s’il fallait les twister,
    Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez … »

    JCLP

  4. Le problème majeur reste l’utilisation politique qui est faite du passé, de l’histoire, de la mort terrible de millions de personnes, qui ont subi la folie d’un plan d’industrialisation de la mort de groupes d’individus parce qu’ils seraient la cause des maux de l’Allemagne.

  5. Quand j’entends dire c’est le passe,il faut passer a autre chose , arreter de ressasser ce qui c’est passe il y a 60ans ,c’est un detail…
    J’ai 50ans je suis française et athee mais NON! il ne faut pas oublier + de 60 millions de morts , des tortures toutes ces atrocitees commisent par des hommes et femmes sur d’autres hommes et femmes et enfants identiques a eux.
    Le manque de tolerance a conduit a cette horreur et je ne suis malheureusement pas persuadee que cela ne pourrait pas se reproduire a l’heure actuelle.

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