Dragomirna est un des plus beaux et des plus grands monastères de la Bucovine, qui figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dragomirna ; incontournable monastère roumain à découvrir lors de toute visite en Roumanie dans la région de Bucovine. Autour de collines boisées, où les sapins s’entremêlent aux chênes, à 12 km seulement de l’ancienne capitale de la Moldavie – Suceava, a été bâti pendant les trois premières décennies du 17e siècle le monastère de Dragomirna.
L’histoire du monastère de Dragomirna
L’histoire du monastère de Dragomirna commence en fait en 1602, par l’édification de la petite église du cimetière de la zone. Une église plus grande est bâtie est consacrée en 1609. Toutefois, contrairement à la coutume de l’époque, à Dragomirna il n’y a pas d’inscription votive. C’est pourquoi, l’année de la construction et les noms de ses bâtisseurs n’ont été découverts que plus tard, suite à l’étude attentive des documents de l’époque. Les plus important fut rédigé par Anastasie Crimca – métropolite moldave, artiste érudit, homme de culture et patriote. En 1600 il avait prêté serrement de fidélité devant Michel le Brave, le voïvode qui a réuni pour la première fois les trois principautés roumaines. En 1608, Anastasie Crimca est devenu métropolite de la Moldavie et a fait bâtir le Saint monastère de Dragomirna.
Dragomirna, monastère impressionnant et le plus fortifié de Bucovine
Des fortifications entourent cette construction, qui est plus protégée que les autres monastères de Bucovine. L’explication se retrouve sur l’inscription sur la campanile, selon laquelle, vers 1627, à l’époque du règne de Miron Barnovski, les attaques des Turcs et des Tartars s’étaient considérablement multipliées dans la région. C’est pourquoi, Dragomirna ressemble à une forteresse, de par ses grosses tours carrées aux quatre coins de l’édifice. Puis, vers la moitié du 19e siècle ont été construites les cellules sur les côtés est et nord des fortifications.
Dragomirna se distingue également par ses dimensions qui sont impressionnantes par rapports aux autres monastères orthodoxes – d’habitude plus petits, plus intimes. “Son aspect étonne et émerveille à la fois (affirmait l’historien roumain Nicolae Iorga). Haute et svelte comme une jolie châsse abritant de saintes reliques, elle est un joyau architectural ornant les forêts séculaires de la Bucovine”.
Dragomirna, architecture et peintures innovantes
“L’église est construite en grande partie en pierres brutes. Seuls les pilastres, terminés par des contreforts, sont taillés. A l’intérieur, une ceinture en pierre à trois bras entrelacés symbolise la Sainte Trinité. C’est ainsi que le métropolite – bâtisseur, témoin de l’Union accomplie par Michel le Brave, exhortait ses successeurs à conserver, par l’intermédiaire de l’église, l’unité de la nation et de la foi”.
La tour de l’église de Dragomirna est très impressionnante, haute de 42 m, entièrement recouverte d’ornements géométriques et floraux réalisés dans l’esprit de l’art gothique. C’est là en fait une innovation par rapport au style de l’époque d’Etienne le Grand et Petru Rares. Comparé, par exemple au monastère de Putna, d’Etienne le Grand, qui est toujours en pierre blanche mais qui est très simple, très élégant sans trop de décorations. Les monastères de Moldovita et Sucevita, au contraire, sont fameux pour leurs superbes fresques extérieures représentant le Jugement Dernier ou encore celui de Voronet, dont la couleur bleue a une formule restée secrète. Mais ce qui attire l’attention à Dragomirna, c’est “le réseau de nervures recouvrant les voûtes, particulier au style gothique occidental, mais adopté selon le goût artistique du Métropolite Anastasie Crimca”.
Une autre innovation est à remarquer quant à la peinture intérieure de l’église. Les 4 peintres qui l’ont réalisée ont approché les thèmes bibliques en utilisant de nouveaux moyens, “relevant de l’iconographie et de la miniature”. D’ailleurs, le métropolite moldave Anastasie Crimca à fondé une école de miniature et de copistes à Dragomirna, “devenue par la suite une démonstration brillante de la miniature roumaine”. Plusieurs oeuvres créées par les disciples de cette école peuvent être admirées aujourd’hui dans le musée du monastère aux côtés d’autres “témoignages précieux de la civilisation médiévale roumaine”. Alors, si vous avez la chance de vous rendre un jour en Bucovine, il ne faut surtout pas rater ce petit bijou d’architecture médiévale.
Photos et infos en français sur : www.dragomirna.ro
Publication proposée par RRI