Où dormir en Haute Bavière en étant à proximité de Munich et de nombreux sites touristiques? L’Hotel Domizil Ingolstadt, classé 4* m’a convaincue et en particulier pour le bon restaurant et la surprise inattendue qu’a constituée la découverte du centre historique d’Ingolstadt à environ 2 km de l’établissement.
Si comme moi, vous n’avez pas forcément le budget pour loger à Munich au plus près d’Altstadt Lehel, des villes alternatives comme Ingolstadt, Augsburg ou Landshut s’avèrent de bons points de chute. Ingolstadt, c’est la patrie d’Audi et une étape importante sur la route allemande de l’automobile. La cité découpée en deux avec une zone moderne et industrielle et une ville ancienne, est dotée d’un large éventail d’hôtels de toutes catégories, dans la mesure où elle accueille de nombreux visiteurs et professionnels venus du monde entier. Bien que cela génère un certain formatage des services pour s’adapter aux attentes de cette clientèle, j’ai apprécié ma soirée étape imprévue au royaume d’Audi.
Car tout tourne ou presque ici autour de l’immense usine d’où sortent les automobiles qui séduisent tant de conducteurs. Ce fut l’occasion de le constater dès le lendemain, après avoir flâné dans le centre historique dont je ne soupçonnais pas le charme. Ayant quitté quelques heures auparavant les influences stylistiques de la Franconie, je retrouvais les façades colorées, les maisons à l’architecture typique de la plaine de Haute Bavière.
Le samedi au petit matin, Ingolstadt est encore endormie, mais dès 9h30, les rues s’animent en douceur. Les commerces reflètent une vie dynamique et plaisante du centre ancien ; cette atmosphère propre aux villes bavaroises, bien différentes des villes françaises qui se sont progressivement vidées de leurs commerces au profit des périphéries.
Je suis toujours admirative de la propreté et de l’organisation des villes en Bavière, toutes régions confondues. Pas de déjections canines, ni de déchets au sol, dans les rues, cela m’impressionne, quand je compare avec celles de ma petite ville de l’Aude. Tous est bien organisé pour ne pas se sentir envahi par les voitures, alors que celles des riverains sont bien présentes. Le centre est investi par les vélos, bien rangés dans les parkings dédiés, avec des pistes cyclables larges et bien repérables pour les piétons, afin que tous se respectent dans l’espace urbain. Plusieurs parkings payants sont faciles d’accès, dont un gratuit le samedi avant 10h juste en face du château à deux pas du centre-ville.
Je n’avais pas forcément prévu de loger à Ingolstadt, qui se résumait dans mon esprit à l’usine Audi. Mais quittant tardivement Nuremberg vers 19h, je cherchais une destination à mi chemin entre Nuremberg et Munich et Ingolstadt s’est imposée grâce à sa parfaite centralité à 70 km de chacune des deux villes. Comme elles s’imposent lors de tout premier séjour en Bavière, le point de chute peut être idéal pour les habitués des circuits en étoile.
L’hôtel Domizil Ingolstadt, découvert à la mi septembre 2019, fait partie des quelques rares satisfactions que j’aie eues au cours d’un séjour émaillé de plusieurs déceptions en matière d’hébergements en Bavière, alors que je n’en avais encore jamais réellement eues dans ce Land.
Un de mes précédents séjours en Bavière s’était déroulé plutôt vers les Alpes bavaroises, entre la Souabe et l’Oberbayern montagnarde, les lacs du Berchtesgadenerland et le Chiemgau. Ils m’avaient donné l’impression que tous les hébergements étaient forcément confortables, impeccables, décorés avec ce style bavarois typique des Alpes, dominé par le mobilier en bois massif. Le tout s’accompagnait souvent d’une hospitalité dans la tradition bavaroise, avec des hébergeurs habillés en Dirndl et Lederhose. Un concentré de Bavière presque folklorique pour laquelle j’ai eu un coup de coeur dès la première fois.
Arrivée en Franconie après une halte en Suisse dans la région de Gruyère et dans le Bade Wurtemberg, dans le sud de la Forêt Noire, j’ai vite compris que je ne retrouverais pas au cours de ce voyage le charme bucolique des chalets fleuris de mes souvenirs. Et oui, la Bavière ne se résume pas à des montagnes, des clochers à bulbe et des images de carte postale et naïvement, je m’en rendais compte avec une pointe de déception qui s’est renforcée.
J’ai fréquenté quelques Gasthofs, Pensions, Hôtels peu emballants lors de ce voyage, même s’ils étaient corrects. Les chambres n’avaient été guère jolies, ni très confortables, malgré des prix tournant entre 100 et 120€. L’hôtel Domizil à Ingolstadt fut finalement le premier à me convaincre lors de ce 4 ème jour, bien que cela ne fût pas immédiat, quand j’ai posé mes bagages dans la chambre.
J’ai déniché cet hôtel lors d’une recherche tardive sur Booking, effectuée avec un filtre pour ne pas dépasser un budget de 100-150€, puisqu’il n’y avait aucune proposition de chambre triple à moins de 100€. Je découvrais pour la première fois le côté pratique de l’appli Booking que je n’avais jamais encore utilisée lors de mes voyages, car je préfère en général m’arrêter pour demander des informations auprès des hébergements croisés sur ma route.
En me présentant à l’accueil et en montrant l’offre pour vérifier sa disponibilité, j’ai eu la bonne surprise d’une proposition de remise supplémentaire de 10% par rapport au prix initial de 110€. Un geste de la part du sympathique employé qui m’a confirmée dans mon choix.
Une soirée étape satisfaisante à l’Hotel Domizil Ingolstadt à prix raisonnable
Situé dans un quartier résidentiel très calme à 2,5 km du centre ancien et à 2 km de la sortie nord (direction Nürnberg) en ligne droite, l’hôtel Domizil à Ingolstadt est un petit établissement à la gestion familiale tenu par les Hummel depuis près de 100 ans. Ralf Hummel est l’actuel propriétaire, dynamique et désireux de transmettre une expérience de plaisir aussi bien à travers les services du séjour dans l’hôtel qu’à la table du restaurant. Je n’ai absolument pas ressenti l’image vieillotte qu’évoquent certains voyageurs. Dans les divers espaces, j’ai d’ailleurs côtoyé des voyageurs d’affaire aussi bien que des touristes comme moi.
Extérieurement, le bâtiment est propre et inspirant, sans afficher le niveau de sa catégorie, d’autant qu’il est juste à côté d’un autre hôtel 4* plus imposant avec des drapeaux internationaux. Si en apparence, il ne semble pas très grand, il comporte plusieurs salles de réunions aménageables pour des réceptions, des salons privés, une salle de sport et bien sûr des chambres simples, doubles, triples et familiales.
Le hall d’accueil a beau ne pas correspondre à mes critères d’un 4*, il est aménagé avec goût et je constate que les clients, déjà très nombreux dans le restaurant et ceux qui attendent une place dans le petit salon, sont assez nombreux pour confirmer que l’hôtel a une bonne réputation. Mais rapidement, à partir de 22h – 22h30, le calme s’installe et l’hôtel, bien insonorisé, est très paisible.
Le parking gratuit en plein air fermé et sécurisé est déjà rempli. La dernière place n’attendait que nous. Nous passons devant la piscine extérieure, joliment éclairée et devant la salle de fitness, dont hélas nous ne pourrons pas profiter. Mais lors d’un plus long séjour, ces services inclus dans le prix de la chambre sont appréciables.
Une chambre trop petite
A l’intérieur de notre chambre, je retrouvais la décoration moderne des photos proposées sur Booking. En dépit d’un style assez normatif, la décoration efficace faisait mouche sans trop en faire : les couleurs des têtes de lit d’un blanc cassé contrastant avec le murs aux dominantes taupe, qui se répétaient jusque sur les rideaux où le marrons, le beige et le mauve se mariaient avec harmonie
Les équipements et le confort ont été plutôt satisfaisants pour cette nuit, malgré une taille de chambre triple réduite. La literie était souple comme je l’aime et douillette pour bien se reposer. Avec mes parents, on ne demande guère plus que de pouvoir dormir dans un lit et disposer d’une salle de bain privative. Pourtant, je ne trouvais pas mon lit très inspirant, il paraissait plus proche visuellement d’un petit lit d’appoint que d’un vrai lit. Mais contre toute attente, il s’est révélé plus confortable que je l’imaginais et j’ai profité d’une nuit bien récupératrice, sans douleur dorsale ou à la nuque, alors que mon corps est sensible et réagit mal à tout matelas qui soit trop dur ou au contraire trop mou.
De prime abord, je reconnais que la taille de la chambre m’a déçue. Elle m’a semblé très petite pour une chambre triple. Plus encore. quand j’ai constaté celle de la salle de bain, qui paraissait presque aussi grande que l’espace réservé aux lits, à l’armoire encastrée, au mini frigo et au coffre fort.
Équipée d’une baignoire, la salle de bain offrait un joli espace pour y circuler et était dotée d’un large miroir, d’un miroir orientable, d’un sèche cheveux, de tous les produits nécessaires pour se laver dans des sachets individuels, d’un joli meuble moderne avec vasque et sous vasque et un chauffe serviette assurant la température d’ambiance.
Deux bières et trois bouteilles d’eau avec des verres emballés nous attendent gratuitement pour étancher notre soif au besoin. C’est donc ça la marque des 4* ! Ces petits détails dont je n’ai pas besoin a priori, mais qui me permettent de rafraîchir mes propres bouteilles et la nourriture fragile pendant la nuit, plutôt que de les laisser dans le coffre.
Dans la chambre, une fois après avoir déposé nos quelques sacs et bagages, il restait bien peu d’espaces pour bouger à son aise, si ce n’est pour regarder la télévision écran plat d’assez petite taille, adossée au mur, sans possibilité de l’orienter pour je puisse la voir depuis mon lit, lui-même collé contre le mur avec un faible espace par rapport au lit double.
Un prix raisonnable et un bon rapport qualité/prix
J’ai payé 100€ pour la chambre triple petit-déjeuner compris. En septembre à la veille de la fête de la bière, dans un hôtel 4*, ce prix m’a semblé presque économique au vu du standing annoncé, alors que j’avais rarement trouvé sur mon itinéraire des étapes à moins de 110 ou 120€ la nuit. Je fréquente rarement les 4* et j’avoue ne pas avoir trouvé que les quelques 4*, où j’ai séjourné en Europe soient toujours justifiées et conformes à ce à quoi je m’attendais. Si ce n’est pour une série de petits détails dont je n’ai pas besoin.
Le personnel, que ce soit le soir ou le lendemain matin, était polyglotte (anglais, italien, russe), mais ne parle pas français. Du moins, pas les interlocuteurs avec lesquels j’ai été en contact. Tous, depuis l’accueil jusqu’au servie au restaurant, se sont montrés agréables, patients par rapport à mon mauvais niveau de langue allemande, même si je me suis obligée à faire des efforts pour pratiquer à nouveau allemand sur le terrain. Ils étaient disponibles et la réception conviviale et moins guindée que celle associée à ce genre d’établissement dans mon imaginaire. Si toutefois vous séjournez durablement, vous pourrez profiter de la salle de fitness et de la petite piscine.
Restaurant Hummel ; un petit éventail des spécialités régionales et des pays voisins
Le restaurant Hummel à l’hôtel Domizil Ingolstadt a beaucoup contribué à ma satisfaction globale. Au-delà de l’aspect coquet de la salle principale, de la table joliment dressée, égayée avec des fleurs d’hortensias, et du service soigné et attentif au client, j’ai apprécié la carte des plats. Visiblement, si j’en crois son uniforme de chef, c’est la patron qui officie derrière les fourneaux avec réussite. Il passe de table en table pour saluer les habitués qui semblent très nombreux et prendre un grand plaisir à leur soirée, sur les grandes tables dans l’esprit taverne à gauche de la salle, ou sur les tables privées.
Certes, la carte est réduite mais c’est plutôt rassurant pour vérifier que les plats sont éventuellement faits maison. J’ai apprécié qu’elle rassemble des spécialités bavaroises surtout franconiennes même si on est déjà en Haute bavière,, suisses et autrichiennes.
Si je n’en avais pas déjà dégusté la veille et avoir voulu joué les curieuses, j’aurais choisi le Schaufele de Franconie (18€), une épaule de porc rôtie au four généralement recouvert avec de la bière et accompagnée de Knödeln (boules) à la pomme de terre râpée, les Kartoffelklöße, et du chou rouge cuit dans du vin de Franconie.
Parmi les autres propositions, il y avait la Salzburger schnitzel (15€) que je n’avais pas croisée à Salzburg, du Zürcher Geschnetzeltes de Zurich (15€), du cordon bleu autrichien et du jägerschnitzel, qui ressemble au plat suisse, si ce n’est que ce sont des escalopes panées au lieu des émincés de veau. Finalement, il y avait plus de perspectives gustatives que lors de mon repas à Rotenburg ob der Tauber où le Schaufele ne faisait concurrence qu’au Schnitzel et au Sauerbraten, du rôti de porc braisé servi avec de la sauce aigre douce et du chou.
Les plats sont préparés au moment, avec un minimal effort de présentation qu’on ne trouve pas toujours dans les tavernes ou les auberges. Chacun est accompagné d’une appétissante petite salade rafraîchissante avec des légumes du moment pour patienter jusqu’à son arrivée. J’ai trouvé le plat d’escalopes panées à la mode de Salzbourg très copieux et agréable au palais : les deux morceaux plus généreux que mon appétit moyen étaient recouverts de tranches de fromage rappelant le camembert et de confiture d’airelles pour donner une agréable saveur sucrée salée. Bien que je n’aime pas trop le sucré salé d’ordinaire, je me suis laissée tenter par le seul plat que je ne connaissais pas encore et n’ai pas regretté mon choix. Le veau à la zurichoise servi avec une sauce aux champignons et des rostis croustillants était également tendre et très bon.
Les portions sont généreuses, comme souvent en Bavière, à l’instar du Kaiserschmarren royal à 15€ pour 2 où l’on pourrait manger à 4 même en étant gourmand. En voyant les plats, je me suis demandée comment j’allais en venir à bout! Petits appétits, vous pouvez partager sans problème un plat. Vous paierez simplement pour le couvert (3€ de mémoire).
Outre l’éventail de bières logique dans une région comme la Bavière (à partir de 3,5€ la chope de 50 ml), la sélection des vins est intéressante et s’oriente autour de quelques bouteilles principalement de Franconie, et du Rhin, d’Autriche et même de France. Ils sont mis en évidence au bar. Quelques schnaps faits maison à la prune, la mirabelle, l’abricot invitent à conclure ce repas assez lourd pour favoriser la digestion.
Ouvert à partir de 18h jusqu’à 22h ce qui est tardif en Allemagne. Fermé le dimanche.
Un buffet de petit-déjeuner varié
Quel type de petit-déjeuner sert l’hôtel Domizil? Le petit-déjeuner allemand assez classique mais très complet est à l’image des buffets où l’on ne sait pas quoi choisir tant la variété est au rendez-vous avec des mets chauds et froids, salés et sucrés. Pas moins de 5 jus de fruits, les boissons chaudes courantes comme le café long ou expresso, le thé et le chocolat chaud.
Les propositions salées sont celles que l’on trouve couramment dans un Frühstuck, avec du jambon fumé de la Forêt noire, des tranches d’une sorte de mortadelle allemande et de fromage fumé ou pas. Je me suis régalée avec le gâteau au streusel à la prune, les yaourts bien épais, et de savoureuses confitures à la griotte et à la prune.
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