
Le Courrier des Balkans a pu rencontrer le neveu de Ceaucescu, à l’origine du projet.
Ce gros bourg à l’économie exsangue, situé à 150 km à l’ouest de Bucarest, continue de vouer un culte largement partagé à Nicolae Ceaucescu, son « enfant chéri ».
Sculpté par un artiste roumain qui a longtemps vécu en France, le monument atteindra plus de trois mètres de haut et trônera en plein centre-ville. Il devait inauguré le 26 janvier, à l’occasion du 92e anniversaire de la naissance du dictateur.
» Ce n’est pas une provocation, mais un juste retour des choses « , confie Emil Barbulescu, neveu du Génie des Carpates et initiateur du projet. Cet ancien de la Securitate poursuit : » Mon oncle a profondément modernisé la Roumanie, il fait partie de l’Histoire, Scorniceşti lui devait bien ça ! » Et pourtant, la Roumanie a officiellement condamné le régime communiste en 2006, par la voix de son président Traian Băsescu.
» Quand le sujet a été mis sur la table, je me suis abstenu de voter « , témoigne le conseiller municipal Cătălin Davidescu : » Dans le monde entier, les bustes de dictateurs sont enfermés dans des musées ou des maisons du souvenir. En aucun cas, on ne les trouve en centre-ville. Ceaucescu est clairement un symbole de la ville mais il ne faut pas procéder comme ça. »
Le maire libéral de Scorniceşti, Constantin Nedelea, soutient pleinement le projet de statue mais » préfère ne pas faire de commentaire « . Lors du vote, il s’était exprimé en ses termes au quotidien Adevărul : » J’aime cette idée dans la mesure où Ceaucescu est né et à grandi ici et qu’il a beaucoup fait pour cette ville. C’est une personnalité dont nous devons être fiers. »
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