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Les poissons ne connaissent pas l’adultère de Carl Aderhold : huis-clos sur rails

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Le voyage est un cortège de rencontres aussi improbables qu’amusantes: le train est le fil conducteur des occasions manquées que l’on regrette, les décisions toujours difficiles à prendre à la croisées des chemins, les choix à faire, la vie que l’on rêvait et qui se révèle être une suite de grisailles.

Valérie, alias Julia, vient de fêter ses quarante ans et pour marquer ce passage dans sa vie de femme, ses copines se sont cotisées pour lui offrir un incroyable cadeau: une séance de relooking! De caissière en supermarché, Valérie sort transformée en belle femme fatale dont les rondeurs sont mises en valeur par la magie d’une coupe, d’une couleur, de vêtements et d’accessoires….une chrysalide qui s’ouvre, un papillon qui prend son envol vers un ailleurs. Bien entendu, Djamel, son homme, lui a fait la tête: sa nouvelle apparence gomme les chaînes si confortables de la femme au foyer, mal fagotée, lasse et submergée par les tâches du quotidien. Tout cela se bouscule dans la tête de Valérie qui, le lendemain, sur le chemin du travail, décide de tout balancer et de profiter de cette aubaine: devenir Julia sans arrière-pensée,de lâcher les bouts et de changer de vie. Elle s’embarque dans le Corail pour Toulouse qui lui réservera bien des surprises!
Julia s’installe tranquillement dans un compartiment mais est très vite délogée de sa place par deux couples. Un des hommes, Vincent, semble inexorablement attirée par la féminité rayonnante qui se dégage de Julia tandis que très vite une des femmes, Muriel, paraît la prendre en grippe. Julia, ayant changé de place, se trouve assise face une vieille dame, Colette. Peu à peu, les ingrédients d’un huis-clos se mettent en place, à mesure que Julia croise Germinal, le contrôleur bègue et révolutionnaire, le groupe de choristes, le sourd et muet roumain, Jean-Pierre, le commercial dragueur, la femme de ce dernier, bafouée à longueur de temps, Nicolas, le jeune professeur d’université ambitieux et gorgé d’égoïsme et de mépris, et Aude, son épouse, aussi effacée qu’il est exubérant et sûr de lui…mais l’eau n’est jamais dormante!
Le voyage est un cortège de rencontres aussi improbables qu’amusantes: le train est le fil conducteur des occasions manquées que l’on regrette, les décisions toujours difficiles à prendre à la croisées des chemins, les choix à faire, la vie que l’on rêvait et qui se révèle être une suite de grisailles. Les apparences ne sont parfois bien trompeuses, c’est ce que souligne l’auteur avec l’histoire de Valérie devenant Julia (Roberts!!) pour s’offrir, le temps d’un voyage en train, une parenthèse voire une autre vie. Les stéréotypes sont au coeur des personnages principaux qui en deviennent prévisibles: Muriel, d’une minceur sans féminité, à la chevelure terne qui se clairsème, admirative devant le charisme de Nicolas (son ex amant) et castratrice vis à vis de son mari, Vincent, qui n’a pas l’heur d’être aussi brillant (en apparence) ni aussi carriériste que son ami Nicolas. Muriel déteste d’emblée Julia, déteste tout de suite son glamour et sa féminité triomphante, et devient une caricature de femme intellectuelle frustrée et amère, une femme que l’on n’aime pas malgré la souffrance qu’elle cache. Jean-Pierre, le dragueur éternellement rustre, symabole d’une « beaufitude » grasse et écoeurante, pauvre crooner sans classe et suintant d’autosatisfaction minable; cet homme, on sait tout de suite que le voyage ne se terminera pas vraiment bien pour lui, surtout lorsque Julia échange quelques mots avec son épouse. Nicolas, archétype de l’universitaire qui a tout pour lui, intelligence, charisme, charme, devient très vite agaçant: le mépris envers autrui suinte derrière ses propos aux apparences modernes et jeunes, son arrivisme ne peut être caché tant son égoïsme et son égocentrisme s’étalent au fil de ses interventions. Quant à Vincent, Caliméro universitaire, dont les recherches sur les bestiaires médiévaux sont la coquille, attendrit le lecteur par son côté discret et sa peur d’être vraiment lui-même; on espère le voir balancer leurs quatre vérité à sa femme et son meilleur ami, et surtout assouvir son désir de liberté.
Le Corail Paris-Toulouse emporte ses passagers dans la valse d’une autre vie, d’un autre destin que l’on se forge en écoutant enfin ses impulsions et ses envies. Il emporte aussi son lecteur dans une histoire certes plaisante mais surtout sans surprise et peu crédible. « Les poissons ne connaissent pas l’adultère » est un conte de fée moderne sans en posséder, hélas, la magie ni le merveilleux….dommage.

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