Que visiter à Brasov? La Maison de la famille Mureşianu. Famille importante dans l’histoire des Roumains de Transylvanie, les Mureşianu ont contribué tant au développement culturel de cette principauté, qu’à l’émancipation nationale des Roumains qui l’habitaient.
Située au cœur de la ville de Braşov, place du Conseil, la Maison Mureşianu, résidence depuis plusieurs générations de la famille Mureşianu accueille de nos jours un musée, dû, en fait, à l’un des membres de cette célèbre famille. Découvrez l’histoire de la Maison de la famille Mureşianu dans le guide Brasov…
Le directeur du musée, Valer Rus, explique:
« Il s’agit d’un vœu testamentaire de Iacob Mureşianu, membre honoraire de l’Académie Roumaine. Au XIXe siècle, il a souhaité qu’au moment où il n’y aurait plus de descendance masculine dans sa famille, une institution soit créée à l’intention de la jeunesse estudiantine roumaine. C’est ainsi qu’il avait formulé son vœu. Pourtant, au XXe siècle, la formule optimale pour l’accomplir fut la création d’un musée mémorial qui recrée l’atmosphère de l’époque à laquelle la famille Mureşianu a vécu et présente au public les réalisations de cette famille. A mesure que les générations s’y sont succédées, différentes parties de cet immeuble ont été vendues. De nos jours, c’est le premier étage du bâtiment qui accueille le musée« .
L’académicien Iacob Mureşianu (1812-1887) a été le fondateur de cette illustre famille, qui a donné au pays, au fil des années, des hommes politiques, des hommes de lettres, des compositeurs… Leurs descendants ont vécu jusqu’au milieu du siècle passé. La personnalité la plus remarquable de cette famille a été sans nul doute le poète Andrei Mureşianu, cousin de Iacob. Né en 1816 et participant à la Révolution de 1848 en Transylvanie, Andrei Mureşianu signe les vers de l’actuel hymne d’Etat de la Roumanie: « Réveille-toi, Roumain ». En mai 1848, Andrei Mureşianu écrivait le poème “Un écho”, auquel il associa une mélodie écrite par Anton Pann et qui circulait à l’époque dans les provinces roumaines. Soumise à un nouvel arrangement, elle devint “Réveille-toi Roumain”, hymne de la Révolution de 1848 et, plus tard, hymne national de la Roumanie.
Que peut-on voir à l’intérieur de ce musée ? Valer Rus explique:
« Au moment de la donation faite à l’Etat roumain, en dehors de l’appartement où était organisée l’exposition permanente du musée, la famille Mureşianu a également donné des archives extrêmement riches : plus de 25.000 documents, dont lettres originales, manuscrits, documents officiels, et documents de l’administration publique locale. En plus, ils ont laissé des objets d’art décoratif, des tableaux et des pièces de mobilier. Il y a près de 500 pièces de ce genre, dont les plus spectaculaires sont les portraits des membres de la famille et les pièces complètes de mobilier Biedermayer, en style centre-européen. Quand nous avons refait l’exposition permanente du musée, en 2007, nous avons essayé de reconstituer le plus possible l’ambiance de l’époque. C’est un musée atypique pour la manière dont les musées sont conçus en Roumanie: pas de panneaux, pas de vitrines. L’histoire de la famille est racontée par quelques étiquettes discrètes, en roumain et en anglais, où sont décrites les plus de 120 images d’époque de l’exposition permanente du musée« …
Depuis quelques années, la Maison « Ştefan Baciu » s’est ajoutée au musée. Elle a appartenu à un important poète de Braşov, établi à Hawaii après l’instauration du communisme. Au micro, Valer Rus.
« C’est une maison construite dans l’entre-deux-guerres d’après les plans de l’architecte Coloman Halasz sur un terrain du Lycée Andrei Şaguna. C’est parce que Ioan Baciu, le père du poète, était professeur dans ce lycée. Avant, les professeurs avaient ce droit exceptionnel, le droit à un terrain à proximité de l’endroit où ils enseignaient« .
L’aspiration du Musée « La Maison des Mureşianu » est de devenir, avec le temps, une véritable Maison de la musique, car une grande partie de ses propriétaires étaient musiciens.
Auteur : Christine Lescu; trad.: Dominique
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