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Guide Rome : La place Saint Pierre (San Pietro, Roma)

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La place St Pierre et ses annexes cultissimes ont été les lieux où j’ai passé le plus de temps, en particulier le soir, puisque j’avais souhaité loger dans le secteur, plus calme que le traditionnel quartier des hôtels, près de la gare Termini. Si l ‘on vient du centre de la ville, il faut descendre à la station Ottaviani, ligne A du métro, et longer les borgos, au delà de la place Resurgiamento.

Place Saint-Pierre Rome San Pietro Roma

Mais l’accès officiel à la basilique se situe depuis le Tibre, par la via della Conciliazione, avenue large et rectiligne, on est tout près également du Château St Ange, et d’un jardin semé de ruines et ombragé de pins parasols ; de nombreux marchands du temple envahissent le quai voisin, vendeurs de souvenirs tous aussi laids les uns que les autres.

l’accès à St Pierre a été conçu pour montrer combien solennel et rare était cet instant, qui semble vouloir donner un avant goût du Paradis.
Une double colonnade (qui comporte chacune 4 rangées de colonnes idéalement disposées pour faire jouer la perspective) enserre la place St Pierre, de forme ovale et matricielle.
Le Bernin souhaitait fermer ces colonnades par des piliers géants, qui auraient cachés la basilique jusqu’au dernier moment au pèlerin ébahi.
Heureusement son projet n’a pas été retenu. Une simple chaîne délimite le territoire Vatican, à l’entrée de la place.
Deux fontaines jumelles sont disposées de part et d’autre. Sur les pavés, on peut voir de loin en loin des plaques d’orientation, qui indiquent la position des points cardinaux et des signes du zodiaque. Les pigeons, en nombre raisonnable, animent ces lieux de pierre hérissés de statues, et couronnés au loin par les pins parasol d’une colline voisine.

La façade de la basilique ressemble davantage à celle d’un palais, et s’élève au dessus d’un escalier assez abrupt, si bien que cette haute façade dissimule un peu de la coupole, pourtant monumentale elle aussi (136 m de hauteur paraît il)
Les statues des onze apôtres (ce n’est pas Judas qui manque, mais Pierre !) se découpent sur le ciel romain, surmontant la façade à colonnades.
Un promenoir couvert tient lieu de narthex, quelque peu gâché par la présence des détecteurs de métaux, qui ralentissent l’accès à la basilique.
Un autre détecteur, avant eux, mais celui ci humain, en la personne de gardiens certifiés, juge si la jupette n’est pas trop courte, les tongs trop voyantes, et les épaules trop nues ! Je suppose que le problème est réglé en période plus fraiche, mais j’ai vu un petit groupe de « campeurs » obligé de rebrousser chemin.

La basilique est née sous cette dalle il y a bien des siècles, pour servir de sépulture au premier chef de la chrétienté, l’apôtre Pierre, et depuis, elle n’a cessé de grandir et de se transformer. Bramante, Maderna et Michel Ange ont rivalisé âprement pour imposer leur projet, si bien qu’elle est devenu ce monstre de marbre, enflé de vanité et d’une beauté suspecte.
Si l’on vient dans la journée, on ne sent pas ces choses, il y a trop de gens. Plus tard, l’esprit du lieu parle davantage, on marche lentement, les yeux levés, déchiffrant les lettres géantes gravées tout la haut dans les cintres de ce décor incroyable.
Lettres en latin, formant des mots sans espace et presque indéchiffrables. Sauf ceux la, que j’ai relevés autour de la coupole « TU ES PETRUS ET SUPER HANC PETRA AEDIFICABO ECCLESIAM MEAM », lointains souvenirs de catéchisme, et je trouve qu’ils sonnent bien, voilà pourquoi je les cite !

Au début, l’édifice qui observe un plan classique semble tout d’abord de taille à peu près normale, tant les proportions sont parfaites. Surtout quand il y a beaucoup de monde, ce qui disperse l’attention.
Et puis à mesure qu’on avance, on a l’impression de faire du surplace, tellement la distance à parcourir de l’entrée jusqu’au chœur est longue (186m) et les volumes imposants.
On se sent un peu comme Alice au pays des merveilles, quand elle commence à rapetisser et que le monde qui l’entoure devient immense.
Avec une stupeur incrédule, alors, on prend conscience de la démesure des lieux : tout est parfaitement calculé, mais à l’échelle des géants. Même le parterre de cardinaux présent lors des grandes cérémonies ne peut ressembler qu’à une colonie de fourmis rouges perdue au milieu de la nef.
A la croisée du transept, sous la coupole, le baldaquin qui marque la place de l’autel mesure 30 mètres de hauteur, autant qu’un palais, et la coupole juste au dessus s’élève bien quatre fois plus haut !
On s’est servi pour le construire de plaques en bronze volées sur le fronton du Panthéon.
C’est encore le Bernin qui l’a conçu, tout comme les deux autres ébouriffants monuments funéraires qui ornent, l’un le fond du chœur, (la chaire de St Pierre) l’autre, une chapelle adjacente, à la gloire de la famille Barberini : froufrous de bronze, squelettes dorés, statues en extase, une folie baroque qu’il est hélas difficile d’approcher de trop près.

A eux deux, (le Bernin et Michel Ange) c’est fou le nombre de places, d’escaliers, de façades, de sculptures, de fresques et de colonnades qu’ils ont installés à Rome, on se demande quelle est la part de la légende, car ces œuvres monumentales avec les moyens de l’époque ne devaient pas se faire en un jour.

On peut passer devant la maigre statue de Pierre (13e siècle) aux pieds usés par les caresses des pèlerins qui se succèdent ridiculement sous l’objectif familial, et surtout s’attarder devant la douce « Pieta » du tout jeune Michel Ange, présentée dans une cage de verre hélas très éloignée du public.

Près de l’entrée, deux bénitiers de part et d’autre de la nef sont encadrés d’angelots baroques, bien dodus et si gracieux qu’ ils forment eux aussi un fond privilégié pour les photos familiales ou de groupes.

Un détail émouvant qui doit échapper à beaucoup de monde quand on ne le connaît pas : juste après l’entrée, le disque de porphyre rouge, inclus dans le pavement, sur lequel s’est agenouillé Charlemagne à son couronnement, le jour de Noël 800. A l’époque le disque était plus proche de l’autel.
Noël 800 ! Charlemagne empereur d’Occident, vous vous rendez compte ? On a peine à imaginer la ville éternelle d’alors, l’état de ses ruines romaines, les églises déjà construites et qu’on peut encore admirer en l’état ou presque, rutilantes de leurs mosaïques toutes neuves. Sans doute un hiver doux, un jour solennel et plein de liesse.

Tant d ‘époques et de lentes métamorphoses sur ce même site sont fascinantes.
Il est impossible de tout voir et de tout comprendre, l’essentiel est dans la volonté des artistes et des papes, de marquer leur époque « ad maximan gloriam Dei ». Et je vous assure que cela se voit!
Je n’ai pas trouvé l’entrée des grottes pontificales pour aller saluer entre autres le tombeau de Jean Paul II, encore moins celle des escaliers qui mènent tout en haut de la coupole, on m’avait dit que l’expérience était risquée, un de nos élèves d’ailleurs, avait été victime d’une crise de tétanie tout en haut de cette énorme coupole, et près des gargouilles de Notre Dame, je n’étais pas non plus très vaillante ..alors tant pis pour l’ascension mystique.
L’expérience de la procession individuelle à travers cette nef interminable était déjà suffisamment impressionnante.

Je répète ici le conseil que je donne aux futurs visiteurs : la visite de St Pierre est bien plus agréable et riche d’émotions tard dans l’après midi, une heure avant la fermeture (19 h). A cette heure ci il y a bien moins de monde, et encore moins dans les ultimes minutes qui précèdent l’évacuation tranquille de la basilique.
La nuit va tomber, l’éclairage public monte lentement en puissance, il sera temps de flâner un moment le long des colonnades, avant de repasser le Tibre si vous voulez plus d’animation. Autour de la place Navona, les serveurs attendent le client dans un joyeux brouhaha polyglotte.
Ici, c’est tout juste si vous croiserez une troupe de petites soeurs en goguette en train de manger des glaces, ou une paire d’évêques devisant amicalement devant les fontaines.

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