Depuis deux ans, la ville de Bucarest fait tomber des records. Après la plus longue saucisse du monde et le plus grand nombre de Pères Noël offrant des cadeaux, la Roumanie figure à nouveau dans le célèbre livre Guiness. Cette fois-ci, c’est la robe de mariée la plus accessoirisée du monde qui a emmené à Bucarest le représentant du Livre des Records. Sa créatrice, Cosmina Englizian est au micro de Ioana Stancescu de RRI…
« La robe est sertie de 59.000 perles et cristaux Svarovski. Les cristaux sont collés, les perles sont cousues. Mais, comme ceux de Guiness se sont intéressés uniquement aux cristaux, disons que ma création détient le record de robe de mariée la plus accessoirisée du monde, avec au total 43008 cristaux Svarovski. La robe a supposé 6 mois de travail, 750 heures passées dans l’atelier et l’effort de 6 ou 7 couturières. Avant d’entrer dans le Livre des records, la robe coûtait 30.000 euros, maintenant elle revient à 40.000. »
Pourtant, il a suffi de voir la robe exposée au Salon du Mariage tenu à Bucarest le week end dernier pour que la créatrice Cosmina Englizian change d’avis : face aux regards avides des futures mariées à la recherche de la robe parfaite, elle s’amuse à dire qu’elle préférerait vendre sa robe aux enchères pour un million d’euros. Pour l’instant, la robe étincelle de ses 43.000 cristaux et 16.000 perles sur un petit podium, avec, aux pieds, le document attestant sa présence dans le Livre des Record. Un succès qui fait la fierté de cette créatrice, 37 ans, dont les robes de mariée figureront bientôt dans le catalogue de noces d’un des hôtels les plus prestigieux de New York.
Pourtant, cette pièce de résistance de l’édition 2010 du Salon du Mariage accueilli par la capitale roumaine fait figure d’accessoire de luxe. Si l’on parle souvent de la crise du mariage, cette année on parle surtout du mariage de la crise. Financière, bien sûr, comme l’affirme Irina, exposante au Salon:
« Les ventes, cela sent la crise. Comme partout. Tout le monde s’intéresse d’abord au prix. Avant, ce n’était pas comme cela, mais cette année c’est le prix qui compte. Les temps changent. »
Le prix a d’ailleurs figuré sur la liste des conditions à remplir pour permettre à la robe de Cosmina Englizian d’être homologuée dans le Livre des Records. Quel prix, vous allez dire ? Peu importe. Tout ce qui comptait c’était que cette jolie robe ait un prix. A cela, plusieurs conditions sont venues s’ajouter : que la robe soit prêt-à-porter, qu’elle soit exposée en public, que les cristaux aient au moins 2 mm de diamètre.
Une fois les critères remplis, cette petite robe en dentelle, aux courbes de sirène, dos nu et recouverte de cristaux a conquis le représentant du Livre des Record présent à Bucarest pour la cérémonie, se confesse sa créatrice:
« Le représentant du Livre des Records m’a dit que généralement, les records sont battus par des choses bizarres, pas forcément belles. Or, il s’est dit vraiment impressionné par ma petite robe. Il m’a dit n’avoir jamais vu de chose pareille, que ma robe était carrément belle. »
Il a fallu deux ans à Cosmina Englizian pour imaginer cette robe cofinancée par le célèbre producteur de cristaux. Véritable pièce de résistance de la dernière édition du Salon du mariage “E-mariage”de Bucarest, la robe record fait rêver les futures mariées. Si l’amour les fait vivre la tête dans les nuages, le prix de la robe les ramène les pieds sur terre. Ileana, future mariée:
“Aaahh! Nous avons un budget assez réduit. 12 millions tout au plus, soit 300 euros. Toutes les robes sont superbes. Il y en a qui sont magnifiques. Et la robe record est belle, mais je pense qu’elle pèse plus que moi. Elle est superbe, très belle.”
La robe de Cosmina Englizian est suffisamment légère pour que toute mariée s’y sente à merveille le jour de ces noces. Elle ne pèse que 12 kilos. Par contre, son prix pèse lourd en cette période de crise.
(Ioana Stancescu)