Une idée d’excursion à réaliser depuis Bucarest… Découvrez Comana, une petite commune et une réserve naturelle unique, aux environs de Bucarest… Un paysage aux airs de delta du Danube, parsemé de monastères dont un construit par le fameux Vlad Tepes III, dit l’empaleur, inspirateur du personnage mythique de Dracula… A visiter également le palais de Mogoşoaia…
Réserve naturelle de Comana ; un bol d’air près de Bucarest
Une réserve naturelle unique en Roumanie, une sorte de deuxième Delta du Danube, des monastères fascinants, dont un érigé par les soins de Vlad l’Empaleur en 1461, un palais bâti en 1702 sis dans une oasis de tranquillité et de verdure. Tout cela se retrouve dans un nouveau programme mis en place par le Ministère du développement régional et du tourisme. Bref, les touristes de passage par la capitale roumaine et qui ont au moins une journée à leur disposition, peuvent visiter les alentours de Bucarest.
Rappelons que la capitale roumaine fut fondée en 1459. Depuis, Bucarest a souffert beaucoup de changements pour devenir pendant l’entre-deux-guerres un véritable «Petit Paris». Il y a d’innombrables raisons de visiter la capitale roumaine, affirme Octavian Arsene, responsable de la Direction de développement touristique du ministère du tourisme. On peut dire que Bucarest est une ville unique, puisqu’elle est située entre l’Orient et l’Occident, affirme encore Octavian Arsene :
« A mon avis, Bucarest possède quelques caractéristiques uniques. C’est vraiment une ville où l’on voit les influences de l’est et de l’ouest. Par ailleurs, Bucarest est une jolie ville sise dans les plaines, où les ruelles étroites suggèrent le fait qu’à un moment donné ses habitants devaient combattre différents ennemis. L’absence d’une architecture unitaire et le mélange des différentes périodes historiques pourraient définir cette ville. Un séjour à Bucarest devrait combiner un avant-goût de l’intense vie culturelle, marquée par ses musées et son festival de la musique classique, et une visite dans les alentours. On y trouve monuments religieux, églises et monastères, mais aussi manoirs des 17e, 18e et 19e siècles. A tout cela s’ajoute la végétation luxuriante qui caractérise ce mini delta situé à une trentaine de km du centre-ville. Bref c’est grâce à ses habitants et à ses styles architecturaux que Bucarest est une ville vraiment séduisante. »
L’organisation des visites des alentours de Bucarest est un ample projet ample, résultat de la collaboration entre le ministère du Tourisme et la Régie autonome des transports de la ville avec les Conseils départementaux d’Ilfov et Giurgiu. Qu’est-ce que cela suppose ? Nous écoutons la réponse d’Octavian Arsene.
« Suite à ce partenariat, les objectifs ont été fixés et il existe neuf itinéraires principaux. On peut distinguer deux grandes catégories d’objectifs touristiques : d’une part les lieux de culte, églises et monastères, de l’autre les objectifs appartenant au patrimoine naturel. A cela s’ajoutent toute une série de monuments, dont le Palais de Mogoşoaia, qui a toujours attiré l’attention des touristes ».
Le Palais de Mogoşoaia a été construit en 1702 en style brancovan, soit une combinaison d’éléments vénitiens et ottomans. Le principal bâtiment du complexe muséal de Mogoşoaia, c’est le palais construit sous le règne de Constantin Brancovan, avec les appartements de la famille princière au premier étage. On y accède, depuis la cour, en empruntant un escalier extérieur qui aboutit à un balcon apposé sur la façade. Le rez-de-chaussée du palais renferme les chambres des serviteurs, tandis qu’au sous-sol il y a une cave avec un plafond formé de 4 dômes. La façade avec vue sur le lac est, elle aussi, à part. Sa loggia d’inspiration vénitienne est prévue de trois arcades. Située dans une véritable oasis, loin de l’agitation de la ville, le bâtiment abrite à présent le Musée d’art brancovan.
Nous avons demandé à notre interlocuteur, Octavian Arsene, quelle serait la destination recommandée à un touriste qui visite la Roumanie pour la première fois.
« S’il fallait choisir une seule destination, je penserais à la zone de Comana, où le patrimoine culturel rejoint celui naturel. Et là je me réfère au parc naturel renommé pour sa flore. Tout près se dresse un monastère, que la légende veut lier au nom du voïvode Vlad l’Empaleur. Une légende intéressante, tout comme l’architecture de la sainte demeure».
Cet endroit, chargé d’histoire et de légendes, a depuis toujours attiré un grand nombre de visiteurs. Chose confirmée même par les moines du monastère. C’est par les soins de Vlad l’Empaleur, prince régnant roumain, (1431 – 1476), que fut érigé en 1461 ce monastère fortifié. Il s’agit du voïvode valaque le mieux connu des étrangers sous le nom de Vlad l’Empaleur. Le surnom dont il est affublé, dans les chroniques occidentales écrites bien après sa mort, signifie «celui qui mène au pal» et renvoie, paraît-il, à sa méthode favorite d’exécution. Selon certains chroniqueurs, il aurait été enterré au pied de la colline s’élevant près du monastère, sur un champ de bataille.
Dans la commune de Comana, on peut voir aujourd’hui encore, à l’ombre d’un vieux noyer, la fontaine près de laquelle la légende veut que le prince ait été capturé et tué, mais aussi un delta naturel, considéré comme le deuxième du pays, après celui du Danube. Le Parc Naturel de Comana, réserve naturelle unique en Europe, s’étend sur 25 hectares et abrite plusieurs dizaines d’espèces de plantes et d’animaux protégées par les lois internationales, un écosystème deltaïque, connu sous le nom de «Marécage de Comana». Les spécialistes affirment même que, du point de vue de la biodiversité, ce véritable « delta » des alentours de Bucarest est le deuxième après la réserve naturelle du Delta du Danube.
Voici maintenant quelques informations utiles telles qu’elles nous ont été fournies par Octavian Arsene :
« Dans chaque bus, les visiteurs reçoivent des informations sur le programme et les itinéraires. Par ailleurs, nous avons sorti un dépliant comprenant de brèves présentations des monuments historiques et des détails pratiques concernant les trajets touristiques, les heures de départ et d’arrivée des bus. Ce type de circuit aux environs de la capitale n’est pas nouveau. Nous ne faisons, en fait, que reprendre une bonne initiative, abandonnée pour un certain temps ».
Les tickets d’entrée aux différents objectifs touristiques sont achetés sur place. Le voyage en bus coûte près de 4 euros. Il y a trois arrêts départ – arrivée pour les bus, qui partent de Bucarest à 8.30 du matin et rentrent à 16 heures.
Pour aller plus loin :
Aut. : Daniel Onea, trad. Mariana Tudose, Ligia Mihăiescu, Alex Diaconescu