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Un portrait détourné de Rick Santorum

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Même s’il n’est pas encore parvenu à devancer Mitt Romney, Rick Santorum poursuit sa campagne dans le cadre des primaires républicaines américaines. Ses positions ultraconservatrices lui ont depuis longtemps attiré les faveurs des chrétiens intégristes, ce qui explique son tout récent succès dans le Mississippi et en Alabama où ces derniers foisonnent. Il est vrai que l’homme politique avait, en 2001, alors qu’il était sénateur de Pennsylvanie, défendu une proposition de loi visant à imposer l’enseignement alternatif des thèses créationnistes à l’école. On connaît également ses croisades contre l’avortement (qu’il veut faire interdire), la contraception (qu’il juge «immorale»), l’homosexualité (qu’il avait comparée à la zoophilie), les tests prénataux, la pornographie, ainsi que la « sensualité » (qu’il qualifia, en 2008, de « vice ») et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Faisant volontiers référence à Satan dans ses propos, le candidat défend des thèses si obscurantistes et antiféministes que même l’état-major républicain semble s’en émouvoir. Comparé à Santorum, Georges W. Bush et Sarah Palin feraient presque figure de libertaires… Et l’on frémit à l’idée qu’un tel individu puisse un jour occuper le bureau oval et devienne l’homme le plus puissant de la planète.

Pourtant, si ce tenant de la religion intégriste promeut auprès de ses électeurs une vision du monde des plus puritaines, il semble que « Sanctus Santorum » manifeste un bien plus grand laxisme moral vis-à-vis de ses amis. Ainsi, quand en 2009, Doug Hampton, qui venait de découvrir la liaison qu’entretenait son épouse avec le sénateur républicain du Nevada John Ensign dont il était un proche collaborateur, demanda conseil à Santorum, celui-ci s’empressa, non de l’aider, mais de transmettre à Ensign une copie du courriel qu’il lui avait adressé. Entre ultraconservateurs, la solidarité semble l’emporter sur la probité et la charité chrétienne. Le fait ne manqua d’ailleurs pas d’être souligné par le comité d’éthique du Sénat. Le même Santorum soutint, plus récemment encore (2011) son ami Joe Paterno, l’entraîneur d’une équipe de football impliqué dans un scandale sexuel retentissant. Deux poids, deux mesures donc, s’en étonnera-t-on ?

Car cette duplicité s’inscrit dans la longue tradition de tartufferie qui accompagne la vie des allumés du puritanisme et de leurs ouailles. En 2007, le sénateur de l’Idaho Larry Craig, farouchement antihomosexuel, fut ainsi arrêté dans les toilettes de l’aéroport de Minneapolis par un policier en civil auquel il venait de faire des propositions. La même année, Bob Allen, membre de la Chambre des Représentants, lui aussi pourfendeur impitoyable de l’homosexualité, ne fut pas plus chanceux : il fut arrêté dans les toilettes d’un parc public par le policier en civil auquel il venait d’offrir 20 $ pour une fellation… On pourrait multiplier les exemples, s’agissant, notamment, de célèbres télévangélistes, donneurs de fort pudibondes leçons dans leurs prêches, mais fréquentant les prostituées ou entretenant amants ou maîtresses, le plus souvent sur les deniers de leur Eglise, comme Jim Bakker, Jimmy Swaggart, Roy Clement, Paul Crouch ou Ted Haggard.

Pris, si l’on peut dire, la main dans le sac par la police ou des journalistes d’investigation, ces pères la pudeur et leurs complices deviennent parfois aussi la cible des artistes. Dans un article de janvier 2009, j’avais déjà présenté un portrait de Georges W. Bush réalisé par le peintre Jonathan Yeo, entièrement composé de découpages tirés de magazines pour adultes. Or, ces jours derniers, un groupe de créateurs activistes d’Outre-Atlantique a mis en ligne un portrait de Rick Santorum qui n’a guère à lui envier. Car ce détournement de la photo officielle du candidat se compose d’une mosaïque de photographies des plus insolites. La majorité des pièces de ce puzzle représente en effet des scènes pornographiques homosexuelles, hétérosexuelles et sadomasochistes, en alternance toutefois avec des reproductions assez inattendues : toiles de Lucian Freud, scènes de western, statues antiques égyptiennes, photos de cadavres mutilés empruntées au registre gore, couvertures de B.D. (Superman) et, même le David de Michel-Ange. Le résultat se révèle plutôt curieux, mais le portrait pointilliste d’un ordre moral pointilleux, qui ne risque pas d’obtenir l’approbation de l’intéressé, se répand sur la toile à la vitesse d’un cheval au galop.

A force de diaboliser la sexualité dans ses discours, Rick Santorum se trouve ainsi malicieusement épinglé. Le Diable, prétend l’adage, est dans les détails. C’est sans doute ce qu’il pensera s’il regarde de plus près les photos qui composent cette image facétieuse dont on trouvera ici une version en haute définition.

Illustrations : Plaque de fonte « In God we trust » – Portrait officiel de Rick Santorum – Portrait détourné de Rick Santorum.

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