Les Roumains du Moyen âge utilisaient probablement un « calendrier floral » pour se repérer dans l’année. Le jardin botanique de Bucarest témoigne de cette pratique qui a perduré à travers les siècles.
Cette petite fleur est très populaire en Roumanie en début du printemps. Dès la fin février on en vend partout dans les rues, dans les métros, sur les marchés – en bouquets ou dans de tout petits paniers avec quelques brins d’herbe et une dizaine de perce-neiges. On en offre surtout le 1er mars, lors de la fête du Martisor – symbole roumain du printemps.
Comme vous savez déjà, les Roumains aiment beaucoup les légendes, c’est pourquoi il y en a une multitude liées au perce-neige (ghiocel, en roumain). Et en voici quelques exemples.
L’hiver est une saison fort éprouvante pour les Roumains et elle l’était bien plus pour nos ancêtres ; plus qu’on ne peut aujourd’hui l’imaginer. L’hiver symbolise le désespoir, même la mort. Sa fin est attendue avec impatience et marquée en beauté par plusieurs fêtes. Les Roumains du Moyen âge utilisaient probablement un « calendrier floral » pour se repérer dans l’année. Par sa floraison précoce, le perce-neige est le messager naturel du printemps, étant toujours associé aux fêtes traditionnelles qui marquent le début de la saison et aux légendes qui les expliquent. Par exemple, on dit que dans une lutte contre la sorcière Hiver, qui ne voulait pas lui céder sa place, la belle fée du Printemps s’était coupée au doigt et quelques gouttes de sang étaient tombées sur la neige qui fondit. Un perce-neige apparut aussitôt en cet endroit. Il symbolise donc la victoire de la fée.
Selon une autre légende, il y a fort longtemps, un premier mars, un beau perce-neige, blanc et gentil, sortit de dessous la neige dans la forêt. Le vent d’hiver le vit, se mit en colère et déclencha une tempête de neige. La fleur se mit à crier au secours, la bonne fée Primavara ( le Printemps) l’entendit et la débarrassa de la neige qui la recouvrait. Mais un petit caillou tranchant, caché à coté du perce-neige, la blessa au doigt. Son sang tomba sur la racine de la fleur, la réchauffant, et le perce-neige revint à la vie. Une autre goutte de sang tomba sur les pétales qui devinrent rouges. Aussitôt un autre perce-neige, blanc, poussa à coté de lui. Et c’est ainsi qu’est né le Martisor, amulette accrochée à un fil rouge et blanc et offerte le 1er mars.
D’autres légendes concernant les perce–neiges sont liées à Adam et surtout à Eve. On dit, par exemple, qu’au moment où Adam et Eve furent chassés du Paradis, il n’y avait aucune fleur sur la Terre. Partout il n’y avait que glace et neige. Eve se mit alors à pleurer et à prier Dieu de lui pardonner. Et soudain, un flocon de neige tombé entre ses mains se transforma en perce-neige. Et savez – vous pourquoi la neige est blanche ? Eh bien, voilà, c’est parce qu’au moment où Dieu a demandé aux fleurs de céder leurs couleurs à la neige, le seul qui fut d’accord – fut le perce-neige. Et les légendes continuent.
Finalement, dans le langage roumain des fleurs, le perce-neige symbolise l’espoir, la pureté et l’amitié.
Alors, les deux jolies fleurs jaunes que vous voyez sur cette carte appartiennent à une plante appelé parfois « hellébore d’hiver », que on la trouve dans le sud-est de l’Europe et dans l’ouest de l’Asie (en Turquie). Elle fleurit en février ou mars, c’est pourquoi on peut la voir fleurir dans la neige. Pour qu’elle se développe dans de parfaites conditions, elle a besoin, d’un sol fertile, riche en humus, frais, bien drainé et qui ne se dessèche pas l’été. Les sols alcalins sont parfaits pour planter ces fleurs-là. Pour qu’elles soient bien heureuses et poussent en toute beauté, elles nécessitent également plein de soleil pour une ouverture complète des fleurs (mais un peu d’ombre ne leur fera pas grand mal).
Si vous souhaitez les cultiver vous-mêmes, sachez qu’il faut planter ces fleurs l’automne à 5 cm de profondeur et 5 cm de distance. Tout comme pour les perce-neiges, il est préférable de les planter avec leurs feuilles, juste après la floraison. Grâce à ses pétales jaunes, cette fleur est souvent utilisée pour décorer les parcs et jardins, aux côtés des perce-neiges ou des violettes.
La scille à deux feuilles (Scilla bifolia) est une petite plante printanière aux fleurs bleues – de nuance quelque peu violacée. Elle pousse en petites colonies dans des lieux généralement boisés, montagneux et humides, jusqu’à 1500 m d’altitude. Mais elle aime aussi les forêts de feuillus, les vergers et les prairies humides. Elle est très connue en Roumanie, mais aussi dans le centre et l’est de la France. Ses jolies fleurs mauves, parfois blanches ou roses pointent le nez en mars et avril et persistent parfois même jusqu’au mois de juin. Cette plante est haute de 10 à 25 cm. Comme son nom l’indique, la scille ne possède que deux feuilles, très rarement trois. Sa tige est très fine, de couleur rouge ou brune, ramifiée vers le haut. Elle fait partie de la famille des Liliacées, comme l’Ail des Ours et le Muguet. Mais, quelque jolie qu’elle puisse paraître, sachez que cette plante est dangereuse en cas de consommation excessive. Ses fleurs contiennent des huiles volatiles qui, administrés par 1 – 2 grammes, aident à traiter la bronchite chronique et les maladies cardiaques. Toutefois, si cette dose est dépassée, l’effet est toxique. Alors, prenez garde ! Peut-être vaudrait-il mieux se contenter d’admirer cette petite fleur de printemps.
C’est une plante originaire de la région méditerranéenne qui compte quelque 80 espèces. Elle fleurit tôt le printemps ou en automne et a des fleurs solitaires, avec 6 pétales mauves disposées en forme de clochette. On la trouve souvent dans les parcs et jardins, aux côtés d’autres fleurs. Grâce à leur couleur vive, les crocus sont souvent utilisés dans l’aménagement des jardins et la décoration des appartements.
Mais la beauté n’est pas leur seul atout. Les crocus d’automne, notamment ceux qui sont récoltés en octobre, peuvent être utilisés à des fins médicinales. Mettez par exemple un gramme de plantes dans un litre d’eau bouillie, filtrez l’infusion après un quart d’heure, ajoutez un tout petit peu de sucre et vous aurez un excellent remède contre l’insomnie. De même, cette plante peut devenir votre meilleur ami si vous avez des crampes à l’estomac ou des crises de nerfs. Enfin, dans l’alimentation, le crocus de Corse sert à condimenter, à colorer ou à aromatiser les produits de panification. Combien d’utilisations pour une petite plante si jolie et si fragile ! Faites-lui une place dans votre collection de QSL !
Tout le monde connaît cet arbre. Il est très répandu en Roumanie aussi. On ne voit partout : dans les parcs, dans les rues, dans les forêts des montagnes. Il peut mesurer jusqu’à 30 mètres. Il a une vie très longue pouvant dépasser les 300 ans. Il a des fleurs blanches ou roses, tachées de rouge, qui sont rassemblées le plus souvent en forme de pyramide.
Le marronnier blanc, on l’appelle aussi «le marronnier d’Inde». Toutefois, il est originaire des forêts de feuillus du sud-est de l’Europe. Il aime les altitudes de 700 à 1200 m et le sol plutôt acide. C’est donc un arbre très résistant. On dit même qu’il aurait survécu à la dernière glaciation dans des forêts humides des Balkans.
Le marronnier blanc est non seulement un arbre résistant, il est également très utile. « On utilise depuis longtemps son écorce, ses fleurs et ses marrons pour en tirer des préparations médicinales ». Il peut être utilisé dans le traitement de certaines maladies pulmonaires – de l’homme, mais aussi du cheval, paraît-il. Ensuite, un extrait de graines de marronnier qui existe depuis les années ’60, aider à traiter « l’insuffisance veineuse et certains troubles associés (lourdeur et gonflement des jambes, démangeaisons, varices, hémorroïdes et autres).
L’iris est originaire des zones tempérées d’Asie, d’Amérique du Nord, du nord de l’Afrique et de l’Europe. Dans la mythologie grecque, Iris était la messagère des dieux, et principalement d’Héra. Selon la légende, chaque fois qu’Iris se rendait sur la Terre, sous ses pas poussaient de belles fleurs qui avaient les couleurs de l’arc en ciel. D’ailleurs, en grec, Iris signifie «arc en ciel ». En Roumanie, on plante souvent des iris dans les parcs et les jardins. Ces plantes fleurissent en été et leur parfum est très agréable. Une seule tige, haute de 60 à 80 cm, porte deux ou trois fleurs de différentes couleurs – mauve, blanc, jaune, bleu etc. Si vous voulez en planter, sachez qu’il faut les placer à distance des sources de chaleur, des fruits, des légumes ou des plantes fanées qui produisent de l’éthylène, car les iris sont sensibles à cette substance. De nos jours on connaît plus de 300 espèces d’Iris. C’est une plante connue depuis des siècles et très utilisée tant pour ses qualités décoratives que médicinales – dans le traitement des bronchites par exemple. On l’utilise également dans l’industrie des parfums et des produits de beauté.
Le chrysanthème à petites fleurs est une plante très appréciée, non seulement pour sa diversité, mais aussi pour sa période de floraison. Chaque automne il embellit les maisons et les jardins des gens par ses nombreuses couleurs. Ce chrysanthème a de petites fleurs qui ressemblent aux marguerites. C’est pourquoi on l’appelle aussi marguerite d’automne. Il a une hauteur moyenne qui peut aller de 50 à 80 cm et il est extrêmement résistant au froid : il peut supporter jusqu’à – 5 degrés. Il fleurit en octobre aux gelées. Toutefois, bien qu’elle aime le froid, cette jolie fleur apprécie aussi le soleil. C’est pourquoi, si vous voulez la planter vous – même, assurez – vous qu’elle ne reste pas dans l’ombre. Elle aime également « les arrosages copieux, la terre forte, enrichie de terreau ou d’engrais complet. C’est une plante de basse température, elle reste d’autant plus longtemps en fleurs que la pièce où elle est placée est peu chauffée », soulignent les spécialistes.
Originaires de Chine et de Russie, les chrysanthèmes (littéralement les fleurs d’or) ont également été les symboles de la maison impériale japonaise pendant des siècles. Pour les Japonais, ces belles fleurs d’automne symbolisent l’éternité. Ils en ont fait leur emblème national. Au Japon et en Chine les chrysanthèmes sont aussi importants d’un point de vue médicinal et alimentaire : on les utilise pour aromatiser les liqueurs et les vins, pour préparer des salades, mais aussi des médicaments. L’Europe, et en premier lieu la France, les ont découverts en 1789, grâce à un navigateur marseillais qui les apportés de Chine. En 1861, les premiers chrysanthèmes sont importés en Angleterre depuis le Japon. Pour l’Extrême Orient, ces plantes sont un symbole de l’affection et de la fidélité. Pour l’Europe Occidentale, elles sont associées aux funérailles. On ne connaît pas le moment où les chrysanthèmes sont apparus pour la première fois en Roumanie. Mais on en cultive quelque 150 espèces et on sait que la «reine de l’automne», comme l’appellent les spécialistes, occupe la 3e place parmi les fleurs préférées des Roumains, après les roses et les oeillets.
JANVIER – Le perce-neige (galanthus elwesii)
FEVRIER – L’hellébore d’hiver (eranthis hyemalis)
MARS – La scille à deux feuilles (scilla bifolia)
AVRIL – Crocus de Corse (crocus corsicus)
MAI – Le Cognassier du Japon (Chaenomeles x superba)
JUIN – Le marronnier blanc (aesculus hippocastanum)
JUILLET – le clivia ou le lis du Natal (clivia miniata)
AOUT – le coeur de Marie (dicentra spectabilis)
SEPTEMBRE – la pivoine à feuilles de fougère (paeonia tenuifolia)
OCTOBRE – L’Iris de Sibérie (iris sibirica)
NOVEMBRE – Le chrysanthème à petites fleurs (chrysanthemum morifolium)
DECEMBRE – Le cactus (mammillaria sp.)