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Emilie Bordeleau, la passion d’une vie (les filles de Caleb) ; une femme moderne dans le Québec du XIXème s.

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Emilie la passion d’un vie, originellement appelée Les filles de Caleb, est une série exceptionnelle qui se passe au Québec, à la toute fin du XIXème siècle et au début du XXème. Adaptée d’un roman à succès Les Filles de Caleb Le chant du coq tome 1, Emilie la passion d’une vie est à la fois une série historique et sociale et un drame sentimental. Une jeune femme belle, intelligente, têtue, courageuse et farouche décide de vivre tous ses rêves et ses passions. C’est sans compter les affres de la vie. Emilie Bordeleau, c’est tout simplement le destin d’une femme courage et avant-gardiste.

Les filles de Caleb, Emilie la passion d’une vie

En bref : La télésérie Les filles de Caleb, Emilie La passion d’une vie raconte l’histoire d’Emilie Bordeleau et d’Ovila Pronovost et est adaptée du premier roman de la trilogie  Les filles de Caleb, d’Arlette Cousture, la petite fille d’Emilie et Ovila. Dans Le chant du coq, l’écrivaine puis le réalisateur Jean Beaudin révèlent avant tout un visage de la société canadienne et l’âpreté de la vie rurale au Québec entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle.

A travers l’amour passionnel de ces deux êtres indépendants et idéalistes, on découvre un quotidien ponctué de drames, de morts et de pertes, de renoncements et de travail sans relâche… On passe de l’amour à la passion, de la peur de l’engagement à la peur des responsabilités… Une fuite en avant qui mènera Emilie sur les chemins d’un destin cruel et d’une grande modernité … » Acheter le coffret Les filles de Caleb?

 

Les filles de Caleb : plongée dans le Québec du début du XXème siècle

Synopsis :

A la toute fin du 19e siècle, en Mauricie, le petit village de St-Stanislas est le point de départ de l’histoire d’Emilie Bordeleau. Emilie est la fille aînée de Caleb et Célina Bordeleau, deux braves paysans, dont la vie de labeur est difficile mais comblée par une famille soudée. Si Emilie est très aimée de son père, elle n’en reste pas moins une fille et dans le Québec rural d’antan, le destin des filles consiste à devenir une bonne épouse et une mère de famille souvent très nombreuse.

Adolescente au caractère bien affirmé comme son père, Emilie a décidé qu’elle deviendrait institutrice envers et contre tous. Cette tête de mule, fière et farouche, est passionnée par l’instruction et a tout d’une femme moderne, en avance sur son temps. Son rêve est de vivre cette vocation et de ne pas être condamnée au travail des femmes de son temps.  Emilie Bordeleau est non seulement assoiffée de savoir et bourrée de principes, mais elle est aussi extrêmement ambitieuse et indépendante. Elle ne songe sûrement pas à l’amour ni au mariage, jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle aime l’un de ses anciens élèves, Ovila, pour qui elle a toujours eu beaucoup de tendresse, même si elle s’efforçait de ne pas trop le montrer pour éviter le qu’en dira-t-on, très important à la campagne où tout le monde se connaît, s’observe et parle des autres. Ovila l’aime depuis la première fois qu’il l’a vue. Il avait 14 ans, elle 17 ans.  Décidant d’écouter son coeur, Emilie accepte les avances d’Ovila, pleines de promesses. Où la mènera ce choix si risqué d’un mariage d’amour?

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Du roman du Québec au drame sentimental à succès

Passion de l’enseignement, entêtement, orgueil et courage  …

A 13 ans, Emilie Bordeleau sait déjà qu’elle deviendra institutrice, même si son père Caleb s’y oppose considérant qu’une femme ne doit pas travailler et doit servir les hommes de la maison pour assister sa mère ! Mais rien ne saurait la faire changer d’avis … Emilie aurait tout donné pour sa « chère école » …

A 16 ans, Emilie Bordeleau brave son père et devient institutrice à Saint Tite, petit village où elle va être sous la protection de la famille Pronovost. Emilie rejoint donc ce lointain village, puisqu’à l’époque, les conditions de déplacement n’étaient pas si aisées et les distances semblaient finalement bien plus grandes qu’elles pouvaient l’être. Emilie découvre avec grand bonheur sa classe, ses élèves de tous âges et qui lui demandent beaucoup de pédagogie et de patience. Parmi eux, Charlotte, sa préférée et les enfants Pronovost, d’une famille voisine qui la prend en sympathie et l’aide à mieux supporter la solitude et ses tâches hors de l’école. Elle noue un lien particulier avec les Pronovost et notamment Rosée, qui deviendra son amie et l’un des fils Ovila, sensible et dévoué, grand amoureux du bois, qui se rêve en bucheron ou en ébéniste. Ovila Pronovost a 14 ans, c’est son élève, l’amour semble impossible et il préfère le cacher jusqu’à ce qu’Emilie lui donne sans le vouloir les raisons d’espérer, quand il quitte l’école pour aider sa famille à la ferme… En secret, naît leur passion tumultueuse… 

emilie bordeleau ovila pronovostOvila, garçon au physique fort avantageux, beau ténébreux aux yeux bleus devient progressivement un homme solide mais impétueux … Solitaire, taiseux, fragile voire faible, il est indépendant mais attaché à sa famille, et surtout il est irrésistiblement attiré par les grands espaces de la forêt, où il se réfugie pour ne pas penser aux drames de la vie … Il observe aussi avec jalousie son frère Ovide, dont les taquineries ne cessent de rappeler qu’il aimerait bien « marier Emilie ». Comme le dit Ovide, le fils aîné des Pronovost, Emilie Bordeleau est « la plus belle fille du canton »… Le jeune homme la courtise, mais Emilie a déjà Ovila caché au plus profond de son coeur et elle s’efforce de mettre de la distance entre ces deux garçons qui le vivent mal et s’agressent d’autant plus… Un jour, Ovide découvre qu’il est atteint de tuberculose et condamné à une vie de repos et une vie de célibataire à la charge de ses parents… Ovila est obligé de quitter l’école pour le remplacer à la ferme et trouve alors le courage d’embrasser sa belle Emilie, après lui avoir annoncé cette nouvelle qui trouble et affecte Emilie bien qu’elle n’ait pas encore conscience de son amour …

Emilie Bordeleau culpabilise d’éprouver des sentiments pour son élève et se confie à Berthe, sa meilleure amie qui entrera au couvent des Carmélites à Montreal… Fille aînée d’une famille de 17 enfants, pour elle, le seul amour possible dans un couple est celui qui lie à Dieu… car les couples qu’elle a pu observer ont tous échoué… Sur les conseils de Berthe qui lui suggère d’écouter son coeur et d’être moins fière, Emilie accepte les sentiments d’Ovila sans livrer pour autant les siens. On assiste à la naissance du désir, la lente prise de conscience de cet amour fou va briser tous les obstacles malgré les drames, les attentes, les craintes, les fuites…

Ce qui suit traduit mon impression personnelle sur les deux héros et leur destin et peut donc contenir des informations importantes sur l’histoire. Si vous ne connaissez pas la série, cela pourrait nuire au suspense.

Emilie Bordeleau ; un personnage avant-gardiste mais simpliste

Car Emilie Bordeleau est un personnage d’une remarquable modernité… C’est une femme courageuse, qui affrontera tous les drames de sa vie avec une force rare et portera à bout de bras sa famille de 9 enfants qu’elle élèvera seule ou presque. Et combien d’épreuves et de tragédies viendront ébranler ses rêves, ses certitudes et sa soif d’absolue, qu’elle croyait capable de défier tout, aux côtés de « son bel étalon ». Emilie ne renonce pas, même si elle comprend que son amour ne suffit pas à Ovila et que l’alcool, le goût des jeux d’argent et de la solitude dans les chantiers de bois attirent plus son homme que la famille qu’ils voulaient construire et qu’elle gère seule en définitive!

 

Si on est vite tenté d’admirer Emilie Bordeleau, il ne faut pas pour autant en oublier ses défauts et ses limites. L’une des caractéristiques de la série Les filles de Caleb, Emilie la passion d’une vie, c’est qu’il n’y a pas de mauvais et de méchants qu’on adorerait détester. La vie se charge d’éprouver les personnages qui sont leur meilleur ennemi, tout comme l’amour qui unit Ovila et Emilie sincèrement, deviendra le tombeau de leurs désirs, de leurs ambitions et de leurs idéaux. Certes, le grand Joachim Crète aurait pu semer la zizanie dans l’école d’Emilie, quand l’adolescente tentait d’implanter son autorité de maîtresse d’école, mais très rapidement, le personnage disparaît et il ne sera guère remplacé par le père de la « Grosse Marie », Monsieur Lebrun, qui incarne le côté frustre du paysan enfermé dans ses préjugés et convaincu par les croyances, très imprégnées de catholicisme, de sa femme. La scène assez drôle de la dispute avec les commissaires, suite à un incident entre Emilie et la Grosse Marie qui propageait des commérages et faisait peur aux autres élèves après l’épisode de la crise d’épilepsie de Lazare, un des frères Pronovost, montre surtout combien la capacité de maîtrise et d’autorité naturelle d’Emilie force l’admiration de ceux qui l’entourent.

Pourtant, Emilie Bordeleau, dès les premiers épisodes, n’est pas simplement une jeune fille à l’écoute des autres, terriblement humaine, dévouée et probablement trop ambitieuse. Son obsession de tout maîtriser la rend parfois trop inflexible et face aux épreuves difficiles qui se multiplient après son mariage avec Ovila, cette rigidité et son refus de l’échec, renforcent un caractère presque simpliste. Convaincue que son amour pour Ovila est inébranlable et évident, elle préfère l’accabler de ses reproches quand la souffrance et la déception sont trop grands et se replier au lieu d’accepter qu’il y a des réalités qu’on ne peut pas changer.

Apprendre que Rose, leur fille aînée, est retardée car elle n’a pas respiré assez tôt à sa naissance, plonge Emilie dans un mélange de colère, de désarroi et de combativité, tandis qu’Ovila s’efforce d’accepter la réalité et de la faire admettre à Emilie, qui préfère rendre Ovila responsable plutôt que d’admettre que c’est un accident de la vie dont aucun des deux est coupable … La mort de leur 3ème fille, Louisa, âgée de quelques mois, une nuit où Ovila était rentré déjà ivre de l’Hôtel où il noie son chagrin avec les autres hommes de Saint Tite, agit comme un détonateur et est un tournant pour le couple qui ne s’en remettra jamais vraiment. Quand Emilie dit à Ovila que « leur amour est mort avec Louisa », c’est sa promesse de ne jamais enterrer un de ses enfants avant elle, comme elle se l’était promis à la mort de Charlotte, qui s’effondre. Certes, elle n’aurait rien changé à la tragédie de cette mort subite et inexpliquée, mais Emilie est trop fière pour reconnaître sa part de responsabilité dans l’incompréhension au sein de son couple.

Ce qu’Emilie Pronovost redoutait tant devient inévitable : son ascendant psychologique sur Ovila mine leur relation et s’avère dévastateur sur la confiance en Ovila… La lassitude, le silence et la dureté d’Emilie et la fuite vers les bois d’Ovila s’installent comme uniques alternatives pour le couple, avec la même violence que celle de leur passion charnelle au temps de leur court bonheur. Pourtant, Emilie Bordeleau Pronovost parvient, grâce aux conseils de Félicité Pronovost, sa belle-mère bienveillante, à reprendre la maîtrise de sa vie et à remettre en question ses choix pour sauver son couple. Trop tard sûrement. Trop mal aussi. Quand Emilie l’empêche de s’évader dans les grands espaces, c’est une nouvelle condamnation qui se dessine… Incapable de renoncer à Ovila, mais incapable aussi de l’aimer comme dans sa jeunesse, après tous les renoncements et les déceptions, Emilie Pronovost essaie à plusieurs reprises sans se donner les moyens de son ambition et sans accepter son indépendant de mari tel qu’il est et pourrait parfois le mériter. Chaque tentative donnera naissance à un enfant. Emilie crie sa colère à sa fidèle amie Berthe dont les prières et les renoncements de la vie de carmélite ne suffisent pas à apaiser une Emilie plongée dans la plus grande incompréhension face à ses échecs.

Naturellement, on a envie d’avoir une grande compassion pour cette Emilie qui souffre, qui s’affaire à s’occuper de sa famille nombreuse après avoir du renoncer aux joies de l’enseignement pour préférer la vie de femme mariée et de mère de famille abandonnée. Mais Emilie peut s’avérer aussi terriblement égoïste, exaspérante et son entêtement est au moins aussi responsable de la faillite du mariage que le côté irresponsable et lâche d’Ovila face aux obligations et aux déceptions incessantes d’Emilie. Son orgueil l’entraîne dans des reproches parfois injustes et si blessants qu’Ovila ne manque pas de courage en continuant à l’aimer sans essayer de la changer … 

Ovila Pronovost ou les défauts de ses qualités

Le personnage d’Emilie Bordeleau, par un certain manque de nuances, est efficace auprès des téléspectateurs, surtout quand on sait qu’Emilie Bordeleau Pronovost a vraiment existé et que le roman Les filles de Caleb est inspiré de son parcours, ce qui explique l’adhésion, l’empathie qu’elle inspire. Par contraste, la fragilité d’Ovila Pronovost, son côté malhabile pour exprimer ses sentiments quand les choses vont mal malgré ses tentatives jamais vraiment reconnues et les jugements des autres qui le trouvent irresponsable, le rendent bien plus touchant.

Emilie Bordeleau a beau savoir pourquoi elle a aimé Ovila et l’a encouragé dans son désir indépendance, dès l’école, et donc dans son refus de s’astreindre au travail de la terre qu’il déteste, elle n’accepte pas pour autant ses choix… Chaque départ pour les chantiers est un crève coeur au début. Puis une sorte de liberté retrouvée quand le couple bat de l’aile. Emilie ne supporte pas que son Ovila soit loin d’elle, dans ces bois où il revit. Son attente rime avec ennui, solitude de l’hiver glacial et accouchements en solitaire.. Ovila part souvent, revient toujours encore plein d’espoirs de renouveau et de promesses qu’il est incapable de tenir. Ses suppliques pour qu’Emilie reste celle qu’il a toujours aimée et non cette femme lointaine et froide, qui ne veut plus souffrir et s’endurcit pour s’illusionner qu’elle n’aura plus à regretter son amour pour Ovila, en témoignent dans chaque épisode.

Ovila est trop sensible, trop amoureux, trop idéaliste pour accepter la fatalité du quotidien, les malheurs infligés par les décès de plusieurs de ses frères, puis de son père. Même quand il fait tous les efforts pour parvenir à se montrer digne de confiance, Emilie s’avère inflexible et s’emploie à casser sa confiance au nom de ses principes et de ses certitudes. Une obstination qui très vite a condamné le couple, même si aucun n’est en mesure de se séparer définitivement de l’autre.

Il serait injuste de retenir uniquement de l’époux Ovila Pronovost ses ivresses, ses départs pour les chantiers et ses absences pour les grossesses et l’éducation de ses enfants : il a toujours essayé de renoncer pour faire plaisir à sa famille et à sa femme, pour tenter d’être à la hauteur des attentes d’Emilie, pour être reconnu comme responsable… Les sacrifices d’Ovila ne sont pas payants, car chacune de ses promesses pourtant sincères est balayée par les doutes et les angoisses d’Emilie, compréhensibles mais trop envahissants pour donner à Ovila le courage dont il a besoin. Même quand il parvient à tenir ses engagements, Emilie trouve toujours à lui reprocher ses efforts et ses choix, puisqu’ils ne correspondent pas à ce qu’elle veut à l’instant T.

Quand Ovila nourrit sa famille au prix d’un travail sans relâche à l’usine à Shawinnigan, elle ne sait que lui renvoyer avec violence et intransigeance ses absences et son égoïsme à privilégier son travail à ses enfants et sa femme, alors qu’Ovila fait ce que tout père responsable doit faire. Bien sûr, les efforts d’Emilie Bordeleau pour sauver son mariage ont existé et ont été nombreux, au prix de quelques remises en question momentanées et louables, mais parfois, je me demande si elle n’a pas surtout cherché à sauver l’idée qu’elle se faisait de son amour par peur d’admettre son échec… Et surtout Ovila est trop conscient de ne jamais avoir réussi à être à la hauteur des attentes de sa « belle Brume » et de son père, qui avait toujours espéré qu’il reprendrait la ferme, ce qui le rend encore plus inconstant et faible et le précipite dans sa dépendance à l’alcool et au jeu…

De plus, il est toujours intéressant de voir aussi comment la structuration des familles à l’époque figeait parfois les destins. Les aînés ont des obligations, les filles n’ont aucun droit, et sont éliminées même de l’héritage. La maladie d’Ovide, qui aurait du reprendre la ferme familiale, scelle d’une certaine manière la vie d’Ovila. Il semble normal qu’Edmond, son 2ème frère qui est passionné par les chevaux reste avec ses chevaux alors qu’il aurait pu et du prendre en charge la ferme, mais il est intolérable qu’Ovila qui aime l’aventure des bois ne veuille pas s’occuper de la terre et de la ferme des Pronovost…
Le père d’Ovila ne manque pas de contradictions, à ce niveau. Ainsi, il oblige quasiment son fils qui ne veut pas quitter Emilie enceinte de son premier enfant, à aller sur les chantiers en plein hiver, la laissant trois mois seule. Il ne comprend pas que par amour, Ovila puisse privilégier la proximité d’Emilie et leur fusion enflammée, à la réalité matérielle en des temps où la terre ne nourrit pas. Mais quand Ovila décide de revenir sur les chantiers et de s’y attarder par besoin autant que pour l’argent nécessaire à la survie de son foyer, ses choix sont mal perçus, parce qu’il aurait du s’en tenir au travail de la ferme et en accepter l’héritage tant souhaité par Dosithée…
 
Alors qu’Emilie était instruite et suffisamment forte pour s’affranchir des règles de la vie campagnarde, elle a choisi, en fidèle fille de paysans, de se fondre dans la norme du terroir, qu’elle avait tant refusée à l’adolescence : elle a opté, non sans regrets et dépits, pour une vie de mère de famille ennuyeuse, plus souvent confrontée à la solitude et à l’éducation de ses nombreux enfants (9 enfants pour 10 accouchements) qu’à l’épanouissement de son couple et à la préservation de l’indépendance de chacun des époux. Emilie aurait-elle pu imaginer une autre vie si elle n’avait pas du renoncer à l’enseignement en se mariant, car il était inenvisageable de fonder une famille et de travailler ailleurs que dans les champs ou aux tâches ménagères?

Et pourtant s’il n’y avait qu’une phrase à retenir ce serait celle de Dosithée : « La vie est toujours plus grande que nos peurs. »

 


Dans mon souvenir initial d’adolescente, Emilie Bordeleau était une femme exceptionnelle dans laquelle j’avais envie de me retrouver, que j’enviais et qui me semblait exemplaire malgré tous les drames, les tragédies et les renoncements…

Avec l’âge, je mesure à quel point ma vision du monde a pu évoluer et me demande si je dois m’en réjouir… Après n’avoir pas revu cette série depuis au moins 7 ans, je dirais qu’Emilie ne m’est plus apparue comme admirable (si ce n’est dans les premiers épisodes), ni comme un modèle de courage. Juste une personne en avance sur son temps, sûrement, mais incapable de l’assumer réellement. Elle m’a exaspérée souvent voire toujours, au risque de devenir insupportable, même si son ambivalence permet de gommer des traits de caractère finalement assez manichéens et pénibles …

  A force de vouloir changer son amoureux tout en étant incapable de renoncer à lui même dans les pires moments, Emilie est surtout égoïste au pire sens du terme, car son intolérance face à l’échec ne condamne pas qu’elle … Et contrairement à beaucoup de commentateurs et surtout commentatrices ci et là qui en gardent un souvenir ému et merveilleux et n’apprécieraient pas mes remarques, elle m’a semblé bien trop intolérante et trop orgueilleuse pour ne pas avoir précipité ses ambitions dans le malheur, au-delà des acharnements de la vie en ce rude Québec rural…  Quant à Ovila, si faible et lâche soit-il, si critiqué pour n’avoir pas été aussi fort que sa femme, il m’a paru bien plus touchant et intéressant, car il m’a rappelé que l’on ne peut pas prétendre vraiment aimer quelqu’un et toujours vouloir en faire une autre personne, ou lui reprocher tout et son contraire au moindre problème pour ne pas affronter et admettre ses propres responsabilités…… Il s’avère donc être le véritable amoureux du couple et peut-être le plus trahi…

Emilie les filles de Caleb, une série à la qualité remarquable

Réalisée avec justesse, sensibilité et  un souci permanent du détail par Jean Beaudin, la série Emilie Les filles de Caleb est de facture très classique et s’avère d’une remarquable fidélité et qualité. Servie par le magnifique couple Marina Orsini – Roy Dupuis dont l’alchimie crève l’écran, Emilie les filles de Caleb, bénéficie d’une distribution de qualité, jusque dans les rôles très secondaires. Chaque personnage est à sa juste place et livre une partition sans faute.

 » Lire la critique complète de la série Emilie les Filles de Caleb ici…

Découvrez ou redécouvrez l’univers d’Emilie Bordeleau Pronovost …

Ce qui a débuté comme un drame sentimental entre un élève amoureux transis et son institutrice devient une histoire infiniment triste et douloureuse. Les romantiques ne devraient pas franchir le 12ème épisode, car la noirceur des 8 suivants rend nostalgique de l’amour de jeunesse insouciant et idéal… Quand l’amour est trop fort, trop fusionnel, la vie vainc la passion et laisse des fêlures et des meurtrissures irréversibles…


Avec Roy Dupuy (Ovila Pronovost), Marina Orsini (Emilie Bordeleau), Pierre Curzy (Dosithée Pronovost), V. Leflangeais (Félicité Pronovost), M. Tremblay (Célina Bordeleau), G. Houde (Caleb Bordeleau)…

 

emilie la passion d'une vie les acteurs

 

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Les photos de cette galerie proviennent du site : http://roydupuis-partners.over-blog.com/

Découvrez  aussi la véritable vie d’Emilie Bordeleau – Pronovost

 Pour en savoir plus :

Et aussi : le Québec d’Emilie Bordeleau
Sur les traces d’Emilie Bordeleau au Québec…
Critiques du livre Emilie Bordeleau, les filles de Caleb, tome 1

 

 

Au-delà de la série : la vraie école de rang de Saint Tite où enseigna Emilie Bordeleau:

ecole de rang de saint Titie ou enseignait Emilie Bordeleau

Et Saint Stanislas, église du vrai village d’Emilie Bordeleau :

Eglise saint stanislas Quebec

(*) Blanche, la suite d’Emilie, a été adaptée pour la télévision à partir du Tome 2 des filles de Caleb, Le cri de l’oie blanche.

13 commentaires sur “Emilie Bordeleau, la passion d’une vie (les filles de Caleb) ; une femme moderne dans le Québec du XIXème s.”

  1. 25 ans déjà que j’avais découvert pour la première fois sur FR3 tous les mardis soirs, l’histoire d’amour entre Emilie Bordeleau et Ovila Pronovost dans le Quebec de la fin du 19ème et le début du 20ème siècle… En lisant aujourd’hui le roman à succès Les filles de Caleb Le chant du Coq Tome 1, qui est inspiré du destin de personnages réels et a donné lieu à l’adaptation en série, Emilie la passion d’une vie (titre français), je ré explore avec joie et tristesse, cette série qui fait partie de mon panthéon …

    1. Isabelle Wernert : ce n’est bien sûr pas pareil que si c’était diffusé à la télé, et je ne suis pas sûre qu’elle le soit à nouveau en France car il y a bien longtemps qu’elle n’est pas revenue à l’écran, mais tu peux trouver les vidéos sur youtube et je les ai rassemblées en bas de mon article pour ceux qui seraient nostalgiques ou curieux…

  2. Ahhh oui j’avais regardé aussi quand j’étais gamine. Emilie était extrêmement dure et Ovila me semblait être le seul vraiment amoureux dans ce couple, donc prêt à certains sacrifices.

    1. Je pense de même Anne-Claire… Ovila a toujours essayé de renoncer pour faire plaisir, pour essayer d’être à la hauteur, pour être reconnu… Même quand il y parvient, Emilie trouve toujours à lui reprocher ses efforts car ils ne correspondent pas à ce qu’elle veut. Alors bien sûr, ses efforts pour sauver son mariage ont existé, mais parfois, je me demande si elle n’a pas surtout cherché à sauver l’idée qu’elle se faisait de son amour…

  3. Oui moi aussi j’ai regardé Nord et Sud dont je n’ai malgré tout qu’un vague souvenir … Sinon, depuis le 12ème épisode je me demande ce que je trouve aux histoires qui finissent si mal… Car ce n’est pas la seule dans mes références marquantes depuis toujours…

  4. Ça peut se trouver relativement facilement. Et si je me laisse prendre par l’histoire il se peut que je regarde l’intégralité. A la même époque, je pense, je regardais Nord et Sud.

  5. Je ne vais pas te suggérer de suivre les 20h mais si la curiosité te saisit, j’ai mis les vidéos en fin d’article car j’ai eu l’heureuse surprise de voir qu’elles étaient présentes sur youtube…

  6. Je m’en souviens vaguement mais je n’avais pas suivi. Par conséquent, je ne saurai pas en faire une analyse aussi détaillée que toi.
    Juste une chose, aimer l’autre ce n’est pas vouloir le changer à tout prix, c’est l’aimer tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts.

  7. bonjour je voulez savoir comment trouver les téléfilm de Emilie, la passion d’une vie je regarder quand j’etait enfant je les et en cassette mais il ne marche plus je voulez savoir comment les ravoir car je voudrais montré a ma fille pour lui expliqué la cose de son prenon merci de rep

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