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Jusqu’à la fin de l’année 2015 se tient à Budapest une exceptionnelle rétrospective d’un peintre hongrois: Csontvary Kosztka Tivadar.
Rétrospective Csontvary à Budapest
C’est l’exposition à ne manquer sous aucun prétexte si vous venez à Budapest dans les prochains mois, vous pourrez ainsi découvrir un peintre dont vous n’avez certainement jamais entendu parler, alors qu’il est un des pionniers de l’art moderne et une des grandes figures solitaires de l’histoire de l’art, aux confins de plusieurs styles difficiles à saisir: une grande intensité expressive et le symbolisme des couleurs sautent aux yeux, un climat étrange proche des surréalistes se dégage de ses tableaux…
Picasso, en le découvrant en 1948 à l’ambassade hongroise à Paris, s’est écrié: « Je ne savais pas qu’à part moi, notre siècle avait un autre grand artiste ».
Qui était Csontvary Kosztka Tivadar?
En 1874, il s’inscrit à l’université de Budapest pour devenir pharmacien, comme son père, puis à la faculté de droit. Après être tombé malade, il partit se soigner à Iglo dans les monts Tatras, et commença à dessiner après avoir eu une vision! Dieu lui aurait chuchoté « Tu seras le plus grand peintre… du monde, plus grand que Raphaël »…
En 1881, il décide donc de tout quitter pour réaliser sa vocation de peintre. Il partit d’abord pour Rome étudier les fresques de Raphaël et ne fut pas admiratif, car il ne retrouvait pas la nature vivante! Il passa ses années d’apprentissage à Paris et en Allemagne, puis commença sa route dans toute l’Europe, à la recherche de cette nature vivante et des couleurs du soleil, devenant un peintre de la Méditerranée et des Balkans : Naples, Pompéi, Dalmatie, Sicile, Le Caire, Jérusalem, Damas…
Pour Csontvàry, la restitution du plein air, qui était à l’époque la grande énigme de la peinture, devenait la tâche prioritaire de création. Il crée ainsi un style expressionniste et surréaliste avant la date, surtout à travers ses paysages.
L’été 1902, il revint en Hongrie et peignit dans les Tatras où pour la première fois il trouva dans la nature la beauté du plein air ou comme il le disait, la peinture des couleurs du soleil. Il emprunta pour continuer son périple. En 1905, il trouva enfin à Baalbek son grand motif, la vieille Héliopolis grecque, »la ville du soleil ». Ses contemporains se moquèrent de lui et de ses projets pour sauver le monde, on le prenait pour un fou.
C’est pure coïncidence si nous pouvons admirer ses œuvres aujourd’hui. Après sa mort, ses proches parents décidèrent de vendre tous ses tableaux et les toiles devaient servir de couverture de camion. A la dernière minute, un jeune architecte collectionneur Gédéon Gerloczy racheta tout!
Ce que j’aime chez lui? Ses variations de lumière, ses orgies de couleurs qui font présager le Fauvisme et son adoration quasi religieuse portée à la nature!
L’exposition se tient jusqu’au 31 décembre 2015 dans les anciens bâtiments du ministère de la Défense dans le quartier du château de Buda.
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