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L’Inde vue par les écrivains français : La représentation de l’Inde et son évolution : le reflux (4/5)

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La nouveauté de l’Inde s’effrite indéniablement avec le déclin du romantisme. D’autres facteurs entrent en jeu : l’hostilité d’un certain nombre de philosophes, qui ne voient que décadence ou faiblesse dans les enseignements indiens ; celle des ecclésiastiques, qui n’apprécient guère cette intrusion dans leur territoire déjà rétréci, et se joignent aux puissances coloniales pour mieux dénigrer les religions de l’Inde (parfois avec le soutien actif d’indianistes très en vue, comme en Angleterre) ; enfin la montée de l’utilitarisme et du positivisme, entre autres courants de pensée qui n’ont guère usage de ce qui leur semble n’être que contemplation nombriliste.


Le reflux

Tout de même, le courant continue en filigrane, chez les symbolistes par exemple.
Baudelaire est un relais important, parsemant ses Fleurs du Mal d’images indiennes. Images qui prennent une vie plus profonde chez Rimbaud, lorsqu’il s’interroge sur d’autres vies, ou
annonce dans sa « Lettre du Voyant » une ascèse à laquelle il ne manque qu’une base de lumière pour être un réel yoga, témoin sa conviction
qu’un autre état de conscience est possible et doit être conquis par le vrai poète. « Comme elle, dans l’âme ayons un haut dessein » achève
un poème que son ami Verlaine consacre à « Çavitri », héroïne d’un conte du Mahâbhârata (que Sri Aurobindo, le siècle suivant, va transformer en épopée). Quant à leur « guru »
Mallarmé, c’est sa quête du Son parfait qui est bien indienne, sans parler de sa magistrale adaptation des Contes indiens.

N’oublions pas les nombreux récits de voyageurs du XIXe siècle, qui ont sûrement
contribué à ancrer l’Inde dans la conscience populaire française ; parmi les plus sérieux, il faut faire mention de la correspondance de Victor Jacquemont (bien connu des lecteurs de ce
blog) et surtout de Pierre Loti dont L’Inde sans les Anglais est un témoignage sensible et haut en couleur.

Ce reflux vient en fait de la découverte tardive du bouddhisme. Victor Cousin, après
avoir entendu une conférence de Burnouf à l’Académie en 1847, s’exclame : « S’il y a quelque chose au monde de contraire à la doctrine
chrétienne, c’est cette déplorable idée de l’anéantissement qui fait le fond du bouddhisme
». Le bouddhisme devient la bête noire des intellectuels français et l’Inde va être rejetée.
L’Inde devient une impasse pour la pensée occidentale.

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