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Les verts champs de moutarde de l’Afghanistan – Harry Mathews

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Harry Mathews, écrivain américain francophile, époux de l’écrivain Maire Chaix et membre de l’Oulipo, raconte le long périple d’un évadé qui traverse de vastes régions avant d’aboutir en Afghanistan qu’il quitte pour l’Italie puis l’Inde, Tanger et encore l’Italie puis la France. Un récit à la mode oulipienne, Ubu sur les routes du monde, rocambolesque, farfelu … à réserver aux amateurs de formes littéraires novatrices.

Père Ubu ! Père Ubu ! A l’aide ! Pourrais-tu  m’éclairer de ta lanterne à huile de coude car je n’ai pas tout compris dans ce roman, la quatrième de couverture ne semble pas parler du livre que j’ai lu, les « Jeux oulipiques » restent encore un peu mystérieux pour ma petite comprenote.

Il m’a semblé qu’une bande de détenus, de nationalité et de confession différentes pour bien marquer, à mon sens, la nature très personnelle de ces caractéristiques et faire abstraction des contraintes qu’elles pourraient générer, dans un camp qui pourrait être en Union soviétique, mais je n’ose rien affirmer, joue une partie de base ball avec une balle truquée qui devait exploser avec grand fracas mais qui n’a finalement atteint personne.

Ce match permet de présenter le groupe dans toute sa diversité et toute son improbabilité. Le héros ayant échoué dans sa tentative d’attentat, il est muté au dispensaire dentaire où il pratique un « traitement assassin des dents » avant de prendre la fuite avec trois autres détenus dans une évasion plus farfelue que rocambolesque. Celle-ci ayant cependant réussit, les évadés entreprennent un vaste périple à  la Michel Strogoff revisité par Raymond Queneau, rencontrant mille épreuves qu’ils surmontent toujours avant d’atteindre les verts champs de l’Afghanistan qui permettent de donner un tire à ce récit et une bonne maladie aux évadés qui se séparent là.

Le héros part pour Venise où il tâte du cinéma à la Pasolini, mais en plus obscène et plus scabreux, avant de rebondir pour l’Inde et ses cataclysmes dévastateurs, Tanger et ses bordels de rêve, l’Italie et enfin la France. Un périple avec pour seule cohérence la poursuite de quelqu’un qu’on ne connait pas, ou si peu, qu’on le suit sans trop se poser de questions.

Père Ubu, ce grand voyage à travers le monde est prétexte à visite et à dénonciation de toutes sortes d’absurdités, de malversations mais, peut-être, plutôt à l’encouragement de tous les vices : la cupidité, la concupiscence, la mollesse, … Je ne sais mais on dirait que les faiblesses humaines sont tout aussi louables que les vertus. Me trompe-je ?

Ce livre qui ressemble, a priori, à un grand n’importe quoi pour ma petite intelligence du moins, est une tentative vers une forme nouvelle non seulement du récit abracadabrantesque mais aussi du processus narratif qui mélange la fiction avec des éléments qui évoquent les mathématiques, les énigmes, des dessins, un scénario de film qui s’imbrique dans l’histoire, des morceaux de textes illisibles construits avec un autre langage que le nôtre, … Cette tentative est certainement intéressant mais, je n’ai pas les capacités pour suivre Mathews sur cette longue route pas plus que je n’avais pu suivre Ungrino et Ingrabanie sous la plume de Jahnn.

Si les éditeurs publient ce genre de livres c’est qu’il y a un lectorat pour cette littérature mais je n’en fait pas partie et j’en suis confus. J’ai constaté que dans ce livre on est souvent pris au piège d’un labyrinthe qui pourrait être la vie elle-même, qu’on défaille beaucoup comme dans les romans  à l’eau de rose du XIX° siècle et j’ai trouvé ça plus étonnant. J’ai été moins surpris par toute la pourriture qui se répand sur les corps et notamment celui du héros et par la complaisance avec laquelle l’auteur se vautre dans l’obscénité pour nous peindre ce monde de merde dans lequel nous vivons mais duquel nous sortirons…  Père Ubu ai-je seulement un peu compris ?

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