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De l’époque romaine à l’urbanisme moderne : les architectures en Roumanie

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architecture roumaine campagne roumaineL’évacuation de la Dacie par les Romains sous l’empereur Aurélien (274) a modifié graduellement l’existence de la province ; des formes de vie urbaine ont laissé la place, pour des longs siècles, à une civilisation rurale.

À partir du Xe siècle, les preuves documentaires confirment l’existence d’organisations politiques (« cnezate » et « voïvodats ») notamment dans les parties intensément colonisées par les Romains. Les cadres ruraux, dominés du point de vue de l’organisation sociale, par les communautés de village, ont permis la formation (à leur intérieur), en relation avec la romanité sud-danubienne et l’assimilation des éléments migrateurs, surtout slaves, du peuple roumain.

L’ethnogenèse roumaine, achevée et au IXe-Xe siècle a été liée aux contacts avec les autorités romaines puis byzantines de la Dobroudja. Ont été mis à jour les vestiges de 27 basiliques (Ve et VIe siècles), des objets de parure et céramiques, des chapiteaux sculptés.
À l’intérieur même du territoire nord-danubien, la vie artistique assez intense des régions byzantines voisines a influencé surtout les objets d’art somptuaire et les céramiques. Il y a eu aussi une circulation d’éléments d’art byzantin mais aussi l’apport varié des peuples migratoires ayant traversé le territoire roumain. Les fouilles ont attesté ainsi la transmission de techniques, de formes, de principes décoratifs revenant du fond ethnique primitif des Géto-Daces mais aussi de l’époque de la domination romaine. Cette influence étant encore visible dans des productions d’art populaire plus récentes, l’historien Nicolae Iorga a souvent insisté ce sur l’origine thrace de la vision géométrisante si typique dans l’art paysan roumain.
Une culture matérielle locale se constituera vers le VIIIe siècle et persistera jusqu’au XIIe siècle époque où naît l’art médiéval roumain. L’on a nommé cette culture la « civilisation de Dridu » (ou « Balkano-danubienne ») du nom d’un site archéologique roumain.
Le retour de Byzance, au Xe siècle, sur le Danube a permis la pénétration de la civilisation byzantine ; il reste comme témoignage les chapelles rupestres de Basarabi (Dobroudja, Xe siècle) qui présentent des fragments de décor peint, ainsi que les vestiges d’une forteresse puissante (art de construction byzantin) à Pacuiul lui Soare (sur le Danube), les petites églises de Dinogetia-Garvan (XIe – XIIe siècles) et Niculitel (dans la zone Danube). Des objets de parure, des fragments de tissus précieux ainsi que de la céramique émaillée ont été mis à jour.
La Transylvanie, entrée au XIIIe siècle dans le rang des possessions de la couronne de Saint-Étienne a connu seulement le développement remarquable des arts populaires roumains. La Transylvanie a été ainsi une voie de pénétration des influences occidentales au-delà des Carpates (ces influences ont participé, notamment en Moldavie à l’élaboration des synthèses artistiques régionales).

L’invasion mongole en Transylvanie a « provoqué » les constructions en pierre et brique (architecture militaire) des forteresses de Feldioara, Codlea, Hunedoara et des donjons nobiliaires de Cheresig et Calnic (seconde moitié du XIIIe siècle). Dans l’architecture religieuse, sous l’influence du style romain d’Europe centrale, les églises sont des basiliques à trois nefs couvertes de charpente en bois (Cisnadioara) et ensuite de voûtes en croix (Cisnadie). Un type plus simple, à nef unique (la seconde moitié du XIIIe siècle) a été mis en relation avec l’architecture en bois de la population autochtone, les constructions du même type ayant été rencontrées dans les villages roumains (Sfanta Maria-Orlea, Strei).

Le plus ancien ensemble de peinture orthodoxes (avec des influences iconographiques et stylistiques byzantino-serbes) conservé en Roumanie orne la nef de l’église Santa Maria-Orlea (1311).
Les premiers monuments religieux en pierre et en brique de Valachie datent du XIIIe – début du XIVe siècles. Sous l’église Saint-Nicolas de Curtea de Arges, on a découvert les vestiges d’une chapelle qui aurait servi au voïvode Seneslau (1247). D’autres vestiges ont été découverts à Turnu-Severin et à Campulung Muscel.

L’unification territoriale, qui a abouti dans les premières décennies du XIVe siècle à la construction de la principauté de Valachie et quelques dizaines d’années plus tard à celle de la principauté de Moldavie a permis le développement des arts, le climat d’affirmation politique, le progrès économique et culturel étant favorables à cela. Les deux principautés avaient des sièges métropolitains dépendant du patriarcat de Constantinople ; les liens avec le monde orthodoxe slavo-byzantin expliquent les influences des formes de la culture byzantino-slave.
Les nouveaux Etats se sont dotés dès le début de monuments, notamment religieux (les églises Saint-Nicolas de Curtea de Arges et Cozia sur l’Olt).

 


L’architecture civile et militaire en Roumanie

L’architecture civile et militaire, aussi bien en Valachie qu’en Moldavie a intégré au noyau primitif des méthodes occidentales arrivées via la Transylvanie ou la Pologne. L’architecture civile comprend des résidences princières, parfois fortifiées, de Curtea de Arges, Targoviste et Suceava ; l’architecture urbaine, comme celle rurale, restera longtemps une architecture principalement en bois.
L’architecture militaire est représentée par une série de forteresses dans la région de frontière, constituant un système de défense.
En Moldavie, dans le cadre de l’architecture religieuse, deux monuments ont une place spéciale, originaire ; l’église Saint-Nicolas de Radauti, basilique romaine à trois nefs adaptée au culte orthodoxe (son plan a été repris ultérieurement, mais modifié considérablement) est attribuée au fondateur Bogdan Ier (1359-1365) ; l’église de la Trinité à Siret (dernier quart du XIVe siècle) introduit en Moldavie le tricoque, inspiré de Serbie, mais avec des modifications importantes dans la structure de voûtes. La décoration extérieure en céramique émaillée est un élément qui s’est répandu largement aussi. Des églises de Moldovita, Humor, Pobrata, fondations monastiques des premiers princes ne restent que des ruines.
La Transylvanie du XIVe et XVe siècle est influencé par l’art occidental, connaissant ainsi les diverses phases du gothique. A côté du plan basilical à transept (Sainte-Marie de Sibiu), il y a des édifices de type Hallenkirche (Cluj, Sighisoara, Brasov), des églises à deux nefs (Baia-Mare, détruite) et, au XVe siècle des églises à nef unique (Turda-Veche et Targu-Mures). L’une des plus riches décorations sculptées (gothique transylvain) apparaît dans l’Eglise Noire de Brasov. L’architecture en bois caractérise les villages orthodoxes roumains de Transylvanie. On reprend les monuments en pierre avec tour-clocher à l’ouest, on y intègre des éléments gothiques et valaques.
Les populations paysannes se construisent des lieux de refuge contre les invasions ottomanes (Rasnov et Saschide) ou fortifient les enceintes des églises (Codlea et Sampetru). Les villes aussi sont fortifiées. L’extension et la fortification des villes sont spécifiques à la Transylvanie. L’organisation s’est basée sur les principes de la fonctionnalité -une place centrale avec l’église, des rues étroites unies par endroits par des arcades- les villes de Sighisoara, Sibiu et Brasov en témoignent.
Dans l’architecture civile et militaire on doit signaler le château fort de Bran (fin du XIVe siècle) et le château de Hunedoara (XIVe siècle).
Entre la seconde moitié du XVe et le XVIe siècle s’est réalisé la synthèse artistique moldave. Une série de circonstances ont été favorables aux activités culturelles et artistiques : l’indépendance politique, même si elle a été menacée, les longs règnes (Étienne le Grand, 1457-1504) et une pensée unitaire de l’Etat et de la société, une classe seigneuriale riche et active, une paysannerie libre encore nombreuse, l’essor des milieux urbains et le développement des métiers et des techniques.
La synthèse moldave est le résultat, d’une forte unité, de l’évolution d’un siècle ; elle présente un fonds de tradition byzantino-balkanique auquel sont intégrés des éléments occidentaux (gothique transylvain est polonais), dans un ensemble réinterprété dans une vision artistique originale portant l’empreinte de l’esthétique du paysan roumain et faisant preuve d’une unité de style retrouvée dans l’ensemble de la création artistique.


L’architecture religieuse en Roumanie


L’architecture religieuse se développe à partir de deux types de plans. Le triconque permet des innovations : la tour élancée élevée sur la nef, a l’aide des « voûtes moldaves », qui repose à l’extérieur sur une double base étoilée ; les toits et la coiffe pointue de la tour accentuant la tendance à la verticalité de l’édifice ; la plastique décorative des façades est obtenue par les longues niches à arceaux sur des absides et des rangées superposées de petites niches dans la partie supérieure, ainsi que le parement de pierres et de briques émaillés et la frise de disques en céramique sous la corniche.
La distribution intérieure comporte parfois l’adjonction de nouvelles pièces : l’exonarthex et une chambre réservée au tombeaux (Neamt, 1498).
Le plan rectangulaire permet aussi des solutions variées, dans la construction des voûtes en particulier.
La peinture murale (le répertoire iconographique) se distingue par sa parfaite adaptation à l’architecture. Une certaine monumentalité est conférée à cette peinture par la fermeté du dessin et la qualité de la couleur, par la distribution sobre des personnages et la noblesse des attitudes. Les ensembles de Voronet, de Saint-Ilie (1488) et de Balinesti (1493) constituent ses meilleurs réussites.
La grande originalité de l’art moldave du XVIe siècle réside dans l’extension de la peinture aux façades qu’elle recouvre sur presque toute leur surface (ensembles de peintures extérieures de Humor 1535, Moldovita 1537, Arbore 1541). Cette peinture si animée, son agencement d’ensemble, le sens décoratif, les tons francs, joyeux ou suaves de la couleur seront mis en scène, pour une dernière fois et avec beaucoup d’éclat à Sucevita (1582-1606).
La synthèse valaque se réalise plus difficilement à cause d’une situation interne trouble et n’atteint pas la cohérence de la synthèse moldave. Plus profondément liée à la tradition byzantino-balkanique, elle prend plus difficilement ses distances.
Le XVIe siècle est riche en expériences variées en architecture. Le plan en croix grecque, réapparaît parfois (Targoviste, 1583) mais la règle est celle des plans traditionnels rectangulaire et surtout triconque. Les plans jouent sur la forme des narthex, sur le système des voûtes et la plastique des façades, sur le nombre de tours secondaires.
Le type des deux monuments, les églises des monastères de Dealu (1500) et de Curtea de Arges (1517), fut longuement repris, sans toutefois atteindre la somptuosité des modèles.
Les édifices d’amples proportions sont richement décorés de sculptures ornementales sur pierre. A Arges, ses sculptures enserrent le monument dans leur réseau lui conférant, avec les rangées de stalactites qui forment la corniche et les petits tours torses, un certain air d’Orient fabuleux.
Les dernières décennies du XVIIe et les premières du XVIIIe siècle connaissent l’épanouissement du style° « brancovan » (du nom du prince Constantin Brancoveanu qui a accordé généreusement son patronage à la culture). Ce style a influencé les autres provinces roumaines, notamment la Transylvanie.
Dans l’architecture religieuse la nouveauté réside dans l’emploi de la pierre sculptée dans des formes empruntées au baroque (églises de Coltea, Vacaresti et Stravropoleos de Bucarest).
Des éléments occidentaux et orientaux apparaissent dans l’architecture civile. Les palais de Brancoveanu à Potlogi et Mogosoaia sont représentatifs. La peinture se distingue par le plaisir narratif et par le désir de reprendre la réalité environnante, dans une attitude vers la vie contemporaine (Hurezu, 1694-1704).
L’ornement floral est prisé dans le décor architectural (peinture, broderie, sculpture sur bois).
L’architecture valaque influencera l’art moldave de la fin du XVIème siècle. Une influence orientale dans les encadrements de portes et de fenêtres apparaîtra à Dragomirna (1609) et à l’église des Trois Hiérarques de Iasi (1639). L’église du monastère de Golia présente, elle, des plâtres à chapiteaux néo-corinthiens (influence de l’Italie au moment du passage vers le baroque).
Les éléments baroques sont présents surtout au XVIIIème. L’horizon artistique moldave opte pour le néo-classisisme vers la fin du XVIIIème siècle.
En Transylvanie, le gothique survit tardivement (forteresses paysannes saxonnes, Prejner, Apold, Cisnadie).
Avec les dernières phases du gothique apparaissent des formes de la Renaissance (chapelle Lazo d’Alba Iulia, 1512).
La réforme luthérienne ou calviniste a interrompu la construction de grands édifices de culte.
Le XVIIe siècle apporte, toujours dans le style Renaissance, les châteaux de Fagaras, Medicsul Aurit et Iernut).
Le retour du catholicisme marque l’entrée de la principauté sous la domination des Habsbourgs. Le baroque a marqué les constructions civiles (architecture urbaine des palais- épiscopal d’Oradea, Brukenthal de Sibiu et Banffy de Cluj) les constructions militaires du nouveau régime autrichien, et les édifices religieux des Jésuites.


L’architecture moderne en Roumanie


La pénétration des nouveaux courants artistiques rencontre en Roumanie et surtout à Bucarest une architecture hétérogène, caractérisée par la coexistence des styles néoclassique, byzantin ou éclectique ; le style néoroumain répondait à l’inspiration d’union nationale, et mélangeait architecture populaire et religieuse roumaine.
Après 1918, l’on se raccorde aux mouvements culturels de l’avant-garde européenne. L’académisme français sera apporté par des architectes français même dans le pays.
En 1891 est crée la Société des Architectes roumains et en 1932, le Corps Technique des Architectes.
Le béton armé est utilisé d’abord dans les constructions d’ingénierie (les dépôts de céréales, des ports de Braila, Galati et les ponts et chaussées) ; tous ces éléments sont simples dans la forme, répondant à une exigence de fonctionnalité.
Les années 1920, prospères économiquement et ouvertes socialement voient évoluer l’architecture vers l’idée de progrès, dans une synchronisation avec la civilisation européenne. Le renouvellement architectural et d’abord modéré, équilibré.
Dans les années 1930, l’architecture moderne connaîtra une impressionnante expansion marquant définitivement le paysage de la capitale est de quelques grandes villes du pays.
Quelques traits caractéristiques se dégagent : l’indépendance des architectes roumains, la manière individualisée dont il ont retravaillé les principes du mouvement moderne international ; la synchronisation avec le courant moderniste ; le point de rencontre entre l’état d’esprit social de la période et l’expression moderne, dans la forme et la fonction, des oeuvre architecturales.
L’architecture de la période de l’entre-deux-guerres s’est montrée soucieuse d’une utilisation optimale de l’espace existant.
En s’adaptant de manière rationnelle et naturelle aux conditions des terrains, en distribuant les fonctions par rapport aux points cardinaux, en utilisant la systématisation verticale pour éclairer l’espace construit, l’architecture moderne apporte des solutions fonctionnelles esthétiques adéquates à l’utilisation rationnelle des emplacements.
Les angles droits alternent avec les formes rectangulaires et les surfaces courbées. Les volumes sont rigoureusement conçus, introduisant une graduation de la perception.
En Roumanie, la simplicité formelle apportée par le modernisme a été mise en rapport avec les volumes pures, et la simplicité raffinée de l’architecture populaire.
Dans l’urbanisme, le mouvement moderniste tient compte de deux directions : la première cherche le style, la deuxième cherche la « vie dans la nature », ayant comme modèle la « ville-jardin » et la Charte d’Athènes.
On peut affirmer que l’urbanisme et l’architecture moderne roumaine se sont développés dans une conjoncture favorable, soutenue par une législation qui, dans un esprit moderniste acceptait les directions d’évolution rationnelles, modérées du système déjà construit.

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