Où manger dans la région de Plitvice en dégustant de la « vraie » cuisine croate et des spécialités de la Lika Senj? S’il n’y avait qu’une adresse à retenir, ce serait celle de la Pansion Mrzlin Grad, dans le chalet de Branko et Sonja Sokac, qui allie authenticité, gîte douillet, produits de qualité et mets typiques. C’est le genre d’auberge qui te fait aimer la Croatie pour la vie…
Mrzlin Grad : mon meilleur souvenir culinaire en Croatie
Reconnaissons le tout de go : la Pansion Mrzlin Grad au lieu dit Vrelo à 17 km du parc de Plitvice près de Korenica, est la meilleure adresse d’auberge en Croatie. Du moins la meilleure que j’aie jamais testée ! Vous me direz sûrement qu’au vu du nombre de restaurants (restoran), d’auberges (konoba) ou d’agrotourismes (agriturizam) existant en Croatie, il m’est impossible de l’affirmer. Certes! Croyez moi donc sur parole! Vous ne le regretterez pas.
Au fil de ces vingt dernières années passées à sillonner les Balkans, j’ai connu des expériences gastronomiques, assez nombreuses, diverses et variées, plus ou moins réussies et mémorables. Rarement elles se sont avérées très décevantes (hormis à Dubrovnik et au Montenegro où je me suis fait arnaquer à plusieurs reprises avec des têtes de poisson infâmes en guise de brodet ou des os pour toute janjetina!) tout en connaissant déjà bien ces destinationss.
Souvent, elles se sont confirmées enthousiasmantes voire inattendues et parfois révélatrices d’un mode de vie autant que d’habitudes culinaires, à l’instar de mes séjours à l’agrotourisme Kalpic en Dalmatie du nord, où j’ai pu, ne serait-ce qu’en mangeant, cerner un peu mieux comment on vit vraiment (à la dure!) dans l’arrière-pays dalmate si éloigné de l’agitation des stations balnéaires en été. Bien que je n’aime pas le poisson, à chaque occasion qui se présente à l’agrotourisme Etno selo stara Lonja dans le parc de Lonjsko Polje ou à la ferme des Lackovic en Baranja près de la frontière serbe, je déguste une fis paprikas, sorte de bouillabaisse locale à base de paprika et des poissons des affluents du Danube, ou ces carpes rôties sur une pique dont tout le secret de la cuisson réside dans la façon de les planter que le bâton! Et il faut un coup de main certain, contrairement à ce qu’on imagine!
A moins de ne pas avoir le choix, j’essaie toujours de privilégier la découverte des plats locaux plutôt que de me replier par confort sur des spécialités plus internationales (italiennes, autrichiennes, allemandes, en l’occurrence en Croatie) que les cuisiniers des restaurants proposent en général pour satisfaire les touristes qui raffolent des pizzas, des pâtes et des hamburgers. Je suis trop curieuse pour ne pas mettre l’exploration de la gastronomie (quitte à remplir le coffre de la voiture de spécialités) au coeur de chacun de mes voyages et c’est d’ailleurs autour de cette conviction que j’ai construit la démarche d’IDEOZ Voyages, en tant que blog de voyage, culinaire et culturel. Aussi, je n’hésiterais pas à classer mes souvenirs chez Branko et Sonja comme les meilleurs de mes vacances croates et pas seulement pour la cuisine de Sonja.
Plus qu’un bon repas, une expérience de l’art de vivre en Lika!
Chaque passage à la Pansion Mrzlin Grad reste dans ma mémoire comme un précieux moment de bien-être, de chaleur humaine et d’émotions gustatives qui façonnent cet art de vivre croate souvent vanté dans les guides de voyage et qu’on ne retrouve plus forcément dans les sites touristiques a fortiori en période estivale sur le bord de l’Adriatique. Difficile de trouver une meilleure conjugaison que les produits frais et naturels uniquement locaux et souvent fournis par Branko, et la préparation de ces ingrédients par sa douce épouse Sonja. A Mrzlin Grad, comme le veut le label « agrotourisme », on ne déguste que des spécialités régionales de la Lika, finalement peu connues et peu évoquées dans les guides de voyage et qu’on ne trouvera presque jamais dans les restaurants et snacks à Plitvicka Jezera, ni finalement ailleurs en Croatie.
L’allure de Branko Sokac affiche une robustesse qui sans être impressionnante rappelle les exigences de la vie laborieuse dans cette région. Cette impression de solidité contraste d’ailleurs avec son attitude débonnaire à l’égard des hôtes. Sonja, plus réservée, compense l’absence de maîtrise de l’anglais, par ses sourires bienveillants et son souci permanent de bien faire pour que les visiteurs ramènent le meilleur souvenir. Mais Branko et Sonja incarnent aussi des valeurs de simplicité, de générosité, d’hospitalité et bien sûr un respect de la nature, de l’environnement et des traditions du terroir.
Au-delà de la satisfaction de bien manger en Croatie, ce qui n’est plus toujours si évident dans les zones touristiques dominées par une nourriture formatée et industrielle, vous devriez mesurer le plaisir d’une expérience qui dépasse l’aspect culinaire, surtout si vous avez la chance (uniquement en basse saison) d’accompagner Branko lors de sa pêche ou de sa chasse ou dans son jardin et son verger et de suivre Sonja dans sa cuisine, où elle vous confiera quelques recettes ou révélations sur ses astuces de cordon bleu.
Situé dans un cadre verdoyant et tranquille, le chalet de bois clair à la toiture rouge est à 150 mètres d’une rivière à l’eau cristalline, à l’écart des foules de touristes qui assaillent le parc dès le milieu du printemps et jusqu’à la fin de l’été. Depuis ces près de la vallée de Korenica, on se sent presque loin de tout, alors que la petite ville de Korenica est à quelques kilomètres à peine ; on devine l’ambiance des forêts denses des massifs environnants, on perçoit sans avoir besoin de trop tendre l’oreille le bruissement de la rivière presque poétique.
Les chambres champêtres de la Pansion Mrzlin Grad, aménagées avec du mobilier de bois massif et quelques éléments de décoration plus traditionnels sur les murs lambrissés, sont assez petites, avouons le, mais elles sont très jolies, soignées et impeccables. Elles cultivent un esprit cosy, garantissant un bon confort. Sans compter sur la gentillesse et le sens de l’accueil et du dévouement de Branko et Sonja pour qui les hôtes ne sont pas de simples clients.
C’est de loin l’hébergement le plus agréable que j’ai pu apprécier à Plitvice, car on sent bien qu’on n’est pas seulement dans une simple chambre d’hôtes. On vient ici pour vivre une expérience et saisir même en quelques heures ou jours.
Précision importante : Les repas ne sont proposés qu’aux hôtes et uniquement sur réservation au moins 3 jours avant votre arrivée. Cette contrainte ne doit pas vous rebuter, car le chalet Mrzlin Grad est un petit coin de paradis.
» Pour en savoir plus sur l’agrotourisme de Branko et Sonja…
Une histoire d’amour avec la nature en Lika
Après avoir quitté Zagreb pour s’établir à Mrzlin Grad en 1995 avec leur fille et leur beau-fils, dans cette nature de moyenne montagne encore sauvage, le couple aidé de leurs enfants n’a eu de cesse d’entretenir les activités et pratiques chères aux habitants. En définitive, par leur abnégation et leur passion, ces travailleurs infatigables permettent aux voyageurs trop souvent en transit en Lika de s’immerger, ne serait-ce que l’espace d’une ou deux journées, afin d’apprécier le meilleur de cette région, même si rien ne vaut le mode slow travel en Croatie pour comprendre le mode de vie des locaux de la vallée de Korenica.
La naturalité, une évidence et non un concept marketing
La naturalité dans l’alimentation, tendance en France depuis les récents scandales alimentaires comme celui des lasagnes à la viande de cheval, est à Mrzlin Grad tout sauf un concept en vogue ou un argument marketing ! C’est un principe élémentaire lié à l’éducation rurale des habitants de Lika Senj, qui vivent finalement de manière encore traditionnelle et quasi autarcique, malgré l’essor économique et touristique, issu du parc national des lacs de Plitvice et l’implantation de supermarchés dans les villes environnantes.
Car les autochtones pratiquent beaucoup l’auto-subsistance grâce à leur potager et utilisent rarement des produits industriels pour se nourrir. Ils pêchent et chassent dans les forêts et rivières qui regorgent de matières premières. De même, ils y cueillent les fruits rouges destinés aux confitures, aux liqueurs, aux desserts, aux gâteaux roulés et aux gibanica, ainsi que les champignons appréciés dans les soupes et comme accompagnements!
Qu’est-ce que la naturalité alimentaire? Par opposition à la malbouffe, cette pratique consiste à éviter les produits transformés par l’industrie agro-alimentaire pour associer le choix des aliments à une dimension sanitaire et gustative. Les amateurs, pas forcément « vegan » (végétariens ou végétaliens) privilégient presque exclusivement les aliments naturels voire bruts et une préparation saine… L’industrie a commencé à s’emparer du concept souvent à grand coup d’arguments colorés de green wahsing ; on parle de naturalisation de l’alimentation pour élaborer des produits plus naturels, comprenez qui utilisent moins de substances chimiques.
Pour Branko et Sonja, la naturalité est une attitude du quotidien pour ne pas dire une philosophie de vie. Sonja ne cuisine qu’avec des produits frais et naturels (bio) uniquement locaux, cultivés, fabriqués, élevés, pêchés ou chassés par Branko. Tandis que Branko s’affaire aux ruches pour extraire le meilleur miel (un miel doré qui m’a enfin fait aimer le miel !), Sonja prépare donc ses confitures et marmelades grâce aux fruits de son berger et des bois.
Point de jus d’orange ou de pamplemousse, vous l’aurez compris : on ne se délecte que de jus des fruits locaux et préparés la veille au soir ou le matin même sans le moindre conservateur. Et comment ne pas aimer ses jus aux framboises, aux baies ou au sureau, dont le bouquet de saveurs est juste irrésistible, à moins que le sureau ne soit transformé en sirop pour agrémenter quelques crêpes ?! Elle accorde beaucoup de temps au séchage et au fumage traditionnel des viandes de cerf ou de sanglier, mais aussi à sa longe de porc, l’une de ses spécialités, qu’on a envie de ramener dans les valises, tant elle est délicieuse!
Les copieux petits-déjeuners à Vrelo sont encore à la mode régionale, bien qu’on en trouve de plus en plus rarement en Croatie mis à part dans les agritourismes / agriturizam tenus à respecter cette tradition. Entre fourneaux et cheminée, Sonja et Branko s’activent dès l’aube.
A partir de 5 h du matin, Branko part ramasser les oeufs de ses poules et chercher le lait frais, pendant que Sonja commence à pétrir son pain, fabriquer la gibanica aux fruits ou au fromage qui exige 2h au moins de temps de pause. Elle met toute son attention à l’élaboration de ce repas essentiel, également à base de fromage Basa et Skripavac, de charcuteries « maison », saucisses, saucissons et longe de porc fumés! De quoi satisfaire les plus gourmands qui apprécieront la variété des aliments sucrés et salés, qui changent tous les jours ou presque…
Retrouvez nos meilleures adresses d’agrotourismes en Croatie
Aperçu des restes du petit-déjeuner (que nous n’avons pas pu finir)!
Sur la table de Sonja, les mets des dîners sont ne sont pas simplement représentatifs des spécialités, mais ils sont tirés de recettes typiques de Lika, transmises de génération en génération. Tous sont confectionnés au moment dans la mesure du possible, ce qui explique le délai d’attente entre les plats. Certains plats sont préparés pendant des heures ou dès le petit matin, puisque les modes de cuisson en montagne, exigent souvent beaucoup de patience et d’attention.
La cuisine chez Sonja est une question d’amour et de partage, avant d’être un motif pour remplir les estomacs après une longue journée de travail ou de randonnée. Oubliez ces plats qui se ressemblent tous, dont les goûts sont uniformes et qui figurent sur toutes les cartes des restaurants de tous rangs ou même des konoba.
Si ces auberges ont le mérite de proposer au moins des spécialités croates traditionnelles, elles n’échappent pas à une tendance grandissante à la standardisation de l’offre, alors que certains touristes pressés de tester ce qu’ils ont lu dans le Guide du Routard ou le Lonely Planet, ne cherchent pas toujours plus qu’une illusion d’authenticité et ont tendance à consommer la Croatie au lieu de la savourer. Branko et Sonja ne connaissent quasiment pas les produits industriels (mis à part le sucre, le café et le thé!) et s’efforcent de maintenir cette tradition croate cultivée par la ruralité
Pansion Mrzlin Grad ; un cadre rural et montagnard
Dès qu’on franchit le pas de la porte, on n’a alors qu’une hâte : s’attabler dans la chaleureuse petite auberge, chauffée par les flammes de la cheminée pendant une grande partie de l’année. Ici, tout dans la décoration et le mobilier rappelle le caractère montagnard du chalet qui est inspiré de l’architecture traditionnelle de la région, aujourd’hui de plus en plus oubliée au profit de maisons de style moderne.
Partout, les murs sont parés de peaux d’animaux, de têtes et de bois et affichent la foule de trophées du chasseur redoutable qu’est Branko Sokac. D’ailleurs, hors saison, Branko amène les hôtes qui le souhaitent sur les traces des ours dans les montagnes environnant Korenica… Une balade trépidante durant laquelle on espère croiser quelque plantigrade en liberté, en se demandant à chaque instant quelles émotions une telle rencontre pourrait susciter!
Le rakija, un rituel de bienvenue cher à Branko!
Tandis que les imposantes tables en bois massif attendent les voyageurs impatients de découvrir les humeurs culinaires de Sonja, Branko nous accueille avec un verre de liqueur locale en guise de bienvenue…. A son comptoir, on trouve les bouteilles des rakija sèches et corsées ou plus douces aux fruits comme la cerise, le coing, la prune ou la poire, au miel (medova), aux herbes (trevarka), au gui (imela), l’une des plus originales malgré l’âcreté peu engageante de son goût au premier abord, ou au marasquin, le fameux Maraschino originaire de la région de Zadar.
Car le rakija distillé à l’alambic est plus qu’une boisson en Croatie, c’est une institution qui ne se refuse pas! C’est un signe d’amitié pour rappeler que l’hôte est aussi un peu chez lui. Même si l’idée de boire de la liqueur ne vous tente pas (à moins de ne pas boire d’alcool et de l’indiquer gentiment), faîtes l’effort de trinquer « à la santé » au mot d’ordre živjeli et de porter le verre à vos lèvres pour remercier votre invité. Branko ne prendra pas ombrage que vous refusiez complètement son invitation, mais la tradition est si forte qu’il me semble dommage de risquer de décevoir le propriétaire pour qui le geste n’est pas qu’une formule de politesse, mais une volonté de rappeler que chez lui, vous êtes aussi un peu chez vous, chez des amis.
Une cuisine simple et généreuse à base de produits frais
Sonja, la maîtresse de maison suit bien sûr les saisons et c’est sûrement au début de l’automne que l’on prend le mieux la mesure de ce qui différencie la cuisine de la Lika de celle de la Dalmatie voisine ou même de la Croatie centrale. Sonja ne prépare que des légumes et des fruits qu’elle cultive dans son jardin et son verger, quand elle ne se promène pas dans les forêts pour récolter quelques champignons ou baies sauvages pour agrémenter viandes ou desserts.
Les menus croates sont en général composés d’une soupe, d’un plat et de son accompagnement et d’une salade. Les plats chez Branko et Sonja sont non seulement très copieux, voire roboratifs, sans renoncer à des saveurs goûteuses à souhait. Tous révèlent une cuisine familiale généreuse, très éloignée de celle des restaurants, où le service comme le décor établissent déjà une distance, renforcée par une homogénéité des goûts et de l’offre culinaire sur les cartes.
A chaque saison ses spécialités en Lika Senj
Les soupes débutent invariablement le repas. J’en ai goûté aux champignons, aux orties, à l’ail des ours (sorte d’ail sauvage poussant dans les sous-bois), à l’ail, aux nouilles ou aux légumes du jardin. Chacune m’a plu, bien que je confesse une préférence pour la texture savoureuse et l’odeur puissante, dégagée par les champignons des sous-bois et l’originalité de l’ail des ours que je découvrais, en pensant qu’il s’agissait d’une espèce d’ail, alors que le goût se distingue beaucoup des aulx blancs, roses ou violets.
Les truites sont l’une des clés de la cuisine de la Lika pendant une longue partie de l’année. En dépit de la grosse charge de travail que représente la haute saison, période à laquelle la Pansion Mrzlin Grad affiche complet presque tous les jours, Branko ne sacrifie pas au rituel de la pêche à la truite et ne confierait cette tâche à aucun de ses voisins. En septembre, l’approche du frai, les journées moins longues et des températures moins caniculaires révèlent des conditions particulièrement propices à la dégustation et cela tombe bien, puisque le mois de septembre est aussi l’une des meilleures périodes pour visiter la Croatie et notamment Plitvice. Les truites en Lika, en provenance de la Korenica, la Gacka et la Una, se dégustent par paire, de diverses façons, alors que dans les restaurants des alentours, on les sert systématiquement grillées à la va-vite sans que le poisson soit mis en valeur.
Sonja, selon l’humeur, les grille, les frit, les pane, les fume ou les accommode avec sa sauce tatar ou de l’ail. Il y a autant de jours de la semaine que de recettes pour déguster ces truites à la chair généreuse, goûteuse et délicatement rosée.
Dès le mois d’octobre, les spécialités à base de gibiers sont à l’honneur, notamment du chevreuil, du sanglier et du cerf, en sauce ou aux épices (ou les deux), quand le cuisseau de chevreuil n’est pas mijoté dans de la bière avec de la moutarde. Là aussi, le chasseur expert ne déroge jamais à sa mission de pourvoyeur de subsistances. .
Certes, l’idée que vous pourriez manger une truite pêchée quelques minutes avant sa préparation ou un animal croisé dans la montagne et recherché spécialement pour votre repas risque de choquer certaines âmes sensibles. Mais les habitants pratiquent beaucoup l’auto-subsistance et utilisent rarement des produits industriels. Ils pêchent et chassent dans les forêts et rivières qui regorgent de matières premières. De même, ils y cueillent les fruits rouges destinés aux confitures, aux liqueurs, aux desserts, aux gâteaux roulés et aux gibanica, ainsi que les champignons appréciés dans les soupes et comme accompagnements!
Selon la période de votre séjour, vous pourrez y savourer un véritable licki lonac ou un ispod peke ; des viandes de mouton et d’agneau, cuites à la broche, braisées ou rôties. Ces viandes sont souvent accommodées de pommes de terres parfumées avec le jus de viande ou d’une spécialité typique de Lika : la cicvara, qui est une sorte de polenta servie avec du lait caillé ou de la crème.
Ici on aime faire aussi mijoter les viandes en ragoût et en daube pour mieux les accompagner avec une sorte de polenta, qui rappelle que la région a finalement une « cuisine pauvre » dans le bon sens du terme, si je puis dire.
Les plats sont présentés sans chichi, parfois de façon presque brute et s’appuient sur des éléments peu chers. Comme dans le sud de l’Italie où la cucina povera a permis de cuisiner d’anciens produits de subsistance pour les transformer en produits d’excellence, depuis toujours les autochtones en Lika ont appris à s’accommoder de ce qu’ils ont et à proposer des plats vraiment résistants, surtout pour affronter la rigueur de l’automne et de l’hiver, souvent très froids voire glaciaux. A bien y regarder, les bases ne sont pas diversifiées, comme elles peuvent l’être sur l’Adriatique, mais les sauces favorisent les variations.
Désolée que la mauvaise qualité des photos ne rende pas justice à la qualité et aux goûts de la cuisine de Sonja!
Le charme du lieu est de se laisser épater par les repas dont on ne connaît jamais la composition et de pouvoir parfois en devenir un acteur. Certes, cela peut frustrer les personnes qui aiment choisir leurs plats ou savoir ce qu’elles vont manger à l’avance, mais le plaisir de la surprise contrebalance tellement ce bémol qu’on oublie même qu’on peut ne pas aimer a priori l’un des ingrédients ce qui m’est arrivé et apprendre à le redécouvrir complètement pour finir par l’apprécier. Hors saison, il arrive que Branko invite ses hôtes à venir pêcher les truites de leur prochain repas dans la rivière Korenica toute proche.
Le petit plus? Branko vous fera visiter ses ruches, son potager et son verger qui produisent tous les aliments que vous serez amenés à déguster! Ceux qui aiment cuisiner apprécieront éventuellement de voir Sonja oeuvrer derrière ses fourneaux lorsque la basse saison l’autorise enfin à souffler un peu… Vous y vivrez tout ce que les autres restaurants à Plitvice ne vous permettront jamais de découvrir.
Quel est le coût du repas à la Pansion Mrzlin Grad?
Il s’agit d’une formule à 20€ pour un menu complet qui comprend toujours :
- Une soupe
- Une entrée ou une salade
- Un plat principal poisson ou viande avec un accompagnement d’un ou plusieurs légumes
- Un dessert
Le repas pour enfant (> 3 ans) coûte 10€.
20 €, cela peut vous sembler cher pour manger en Croatie (consultez ici les évaluations du coût de la vie), mais sachez que le moindre plat de viande ou de poisson en Croatie coûte déjà à lui seul entre 10 et 20 € selon le produit proposé (et parfois plus dans les villes très touristiques comme Dubrovnik), rarement moins de 7 ou 8€ pour quelques cevapcici (rouleaux de viande hachée assaisonnés aux épices), des pâtes ou une pizza. Comptez entre 4 et 6 €/ plat pour une soupe, une salade ou un dessert et entre 5 et 10€ pour l’entrée! Et au restaurant, vous serez loin de trouver de telles émotions dans la cuisine.
Chambre à partir de 42€ en chambre double, 58€ en chambre triple en basse saison
Petit déjeuner : 7.5€
Réserver dès maintenant chez Branko et Sonja
Où se situe l’agrotourisme de Branko et la Pansion Mrzlin Grad?
Vrelo 3, Vrelo Korenicko, Korenica 53230
Coordonnées GPS : 44.761377 (44°45’40.96″ N) / 15.682082 (15°40’55.5″ E)
On y accède à partir du carrefour du camping Borje près de Korenica ; la pansion Mrzlin Grad est à environ 500 mètres.
Demi pension et Pension complète uniquement sur réservation (attention souvent complet, soyez prévoyant)
Chalet de Vrelo dans les champs de la vallée de Korenica au printemps
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