Et pourquoi pas des vacances au Montenegro? Mais où est donc le Montenegro (Crna Gora), me direz-vous peut-être? Niché au coeur des Balkans, sur les bords de l’Adriatique, le Montenegro est une destination encore méconnue, mais qui commence à attirer de plus en plus de touristes, souvent conquis déjà par la Croatie voisine et désireux de pousser au-delà de la frontière afin d’apprécier la côte et les petites plages (très convoitées désormais), les paysages de montagne splendides, ponctués de lacs et de parcs naturels.
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Le Montenegro ne se limite bien sûr pas qu’à la côte Adriatique. Son arrière pays a conservé toute son authenticité et la ruralité montagnarde. Les patrimoines culturels et historiques sont riches d’influences, symbolisés notamment par le mausolée du mont Lovcen, des villes aux influences vénitiennes rappelant la domination de Venise pendant des siècles. Sans oublier un patrimoine religieux, témoignage d’une société multiculturelle, où les monastères orthodoxes côtoient des mosquées dans une harmonie presque inimaginable quand on pense aux guerres qui ont émaillé les Balkans dans les années 90.
Le Montenegro, petit pays méconnu et jeune république
Indépendant depuis 2006, issu de l’explosion de la Yougoslavie, cette petite république du Montenegro ne manque pas d’attrait… INSOLITE !, me direz vous en découvrant la destination que je vous propose aujourd’hui d’explorer par un petit plongeon dans mes souvenirs … Peut-être, en effet, est-ce le superlatif qui convient le mieux au Monténégro ?, petit pays symbolisé en une montagne qui lui a offert son nom à travers une histoire lourde de passages et de luttes ; terre aussi méconnue qu’étrange, déconcertante mais surtout agréablement surprenante…
1996 fut pour moi l’année de bien des conquêtes personnelles pour ma géographie mentale et physique ; conquêtes d’images et d’expériences inouïes que m’ont offerts deux séjours de deux semaines passés à sillonner l’Ex-Yougoslavie. Pourquoi donc l’Ex-Yougoslavie, pays a priori peu attractif, voire dangereux au vue des événements difficiles qu’elle traverse depuis près d’une décennie au fil de ses guerres, déchirements, pressions et éclatements ? Il n’y a jamais de véritables hasards dans la vie, disent certains. Je le pense aussi bien que je doive mettre cette destination sur le compte d’un demi hasard, si je puis dire.
Si le Monténégro n’était de toute évidence pas au programme initial de mes aventures estivales, cette année-là, la Croatie,- le chemin qui m’y a menée -, était, en revanche, un pays que j’aimais d’avance et souhaitais découvrir enfin par mes yeux après en avoir longuement entendu parler dans divers reportages et notamment dans la bouche de mon idole du moment et principal ambassadeur du pays, Goran Ivanisevic [un grand merci, une fois encore]. Atteignant, après cinq jours de traversée et plusieurs incursions en Bosnie et Herzégovine, l’ultime point de notre périple croate, la « Perle de l’Adriatique », Dubrovnik la bien-nommée, je découvris, avec étonnement, qu’en poussant de quelques dizaines de kilomètres vers l’Est, nous (mes parents, ma grand-mère et moi) nous retrouverions aux portes du Monténégro et je jugeai absurde de passer si près d’horizons qui nous étaient totalement étrangers !
Avez-vous vous-même, par hasard, eu l’idée d’ouvrir un jour un livre de géographie ou une encyclopédie pour situer cette région, en apercevoir une poignée de clichés des paysages et des gens et en connaître quelques références culturelles afin de compenser le silence ou l’indifférence qu’elle subit en France même quand il s’agit de parler des conflits en Ex-Yougoslavie et pouvoir alors dire : « je connais le Monténégro ! » ? Ainsi, cédant à une incurable curiosité, nous laissâmes-nous embarquer sans nous poser de questions, en direction de ce cap « Monténégro » dont nous ne savions rien, pas même d’un point de vue touristique, mis à part quelques événements, captés ça et là dans les journaux télévisés à propos de ses relations tendues avec sa voisine serbe, avec qui elle constitue « virtuellement (*) » la 3ème Yougoslavie depuis la Sécession des autres républiques fédérales yougoslaves en 1992.
Preuve est faite ici que pour le touriste un tantinet intrépide et avide de nouveaux visages, l’Ex-Yougoslavie reste un pays de convergence plus que de divergence depuis l’entrée en Slovénie par les forêts et hauteurs Juliennes ou la Méditerranée jusqu’à l’oriental appel des meuzins des minarets de Bosnie le long du delta de la Neretva, le slave charme des plaines du Banat, de la Croatie Centrale de Zagreb, la Slavonie, avec ses champs de blé à perte de vue, les rivages poétiques et de plus en plus bondés de l’Istrie, la Dalmatie, la République de Dubrovnik en Croatie jusqu’aux confins de la Noire Montagne forte de plus d’un mythe où la dominante ibérique des hauts plateaux crée un ineffable contraste avec l’avenante Adriatique !
Contrastée, donc, marquée dans la chair par une unité puis une désagrégation que l’Histoire a quasiment tentée de lui imposer, l’Ex-Yougoslavie, et en particulier le Monténégro, par sa diversité humaine, l’expression vivace de ses moeurs, cultures, civilisations, traditions et paysages, ne peut laisser indifférent l’aventurier qui se fixe pour ambition de la parcourir et pourquoi pas de conquérir ou plutôt se laisser conquérir par cette montagne … ! Pourtant, le touriste séduit par la côte dalmate et l’enchantement de Dubrovnik ne juge pas toujours nécessaire de pousser plus en avant vers le Montenegro et surtout de s’attaquer à cette muraille hostile qui barre l’horizon vers l’intérieur. Et l’impression bizarre et saisissante se justifie, nous envahissant d’un certain malaise dès l’instant où, par les rives de l’Adriatique, l’on pénètre en terre monténégrine, franchit le panneau frontière « Dobro Dosli v Crna Gora » et qu’aux aquarelles délicates des îles, aux tons plus chauds et éclatants de la peinture à l’huile rencontrés entre Split – Trogir, Makarska et Dubrovnik, à ces lumières et beautés familières à l’abri du temps succède un désert de pierres froides et silencieuses …
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Montenegro, une riche histoire entre invasions et convoitises
A l’origine, le Montenegro s’appelait la Zeta. Quand pour échapper à l’emprise ottomane, les seigneurs locaux, puis les princes-archevêques se placèrent sous la protection de Venise, la Zeta prit le nom que lui donnèrent les marins qui abordaient ses côtes : le Monténégro, traduisez la Montagne Noire. Les origines de son nom font partie de la mythologie du pays, mais la région le garda en ces termes jusqu’à la constitution de la Yougoslavie des Accords de Dayton et le gardera sûrement longtemps dans la mémoire du monde – c’est d’ailleurs ainsi qu’on le connaît par la traduction internationale -, en dépit du terme slavisé qui lui a été aujourd’hui attribué, la Crna Gora, que l’on prononce Tseurnagora, et qui signifie la même chose.
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Ceux qui dans la Riviera de Makarska en Croatie auront peut-être découvert l’impressionnant Biokovo, abrupt, aride et à la masse rocheuse imposante avec sa route en lacet où pour parcourir 18 km jusqu’au Sveti Jure et au Parc Naturel du Biokovo, il faut plus de 2h de conduite, coincés que vous êtes entre le vide et ses 100 m de ravin et la paroi de la montagne, le revêtement défoncé et l’étroitesse du chemin sans la moindre rambarde ou une barrière tellement rouillée qu’elle céderait au premier choc ; ceux-là revivront assurément ces émotions fortes au Monténégro ! Les autres se procureront, peut-être malgré eux au bout d’un moment, plus d’une sueur froide sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, passant parfois à quelques 20 cm du précipice ou de la roche, croisant rarement une vieille automobile roulant comme une siphonnée, inconsciente ou insouciante de la circulation quasi inexistante, il faut l’avouer – je me suis vue morte deux fois au Monténégro – !
Podgorica, une capitale administrative du Montenegro
L’une des particularités du Monténégro, hautement significative de l’évolution d’un pays d’à peine 12000 km2 et 600 000 habitants, est de proposer au touriste deux capitales, celle de l’avenir et celle du passé, Podgorica – « Titograd », – la ville qui fut libérée en 1944 par le maréchal Tito et qui prit donc son nom… Tito parvint en effet à l’unification illusoire par la reconnaissance du multi-culturalisme et à la fédération de la Yougoslavie jusqu’en 1991 – et Cetinje (prononcez le j « i ») , le coeur historique ; toutes deux totalement opposées dans leur destin et leur aspect par plusieurs siècles !
Rebaptisée de son ancien nom Podgorica, la capitale administrative du Montenegro, est une ville neuve et austère en apparence, entièrement détruite au cours de la 2ème guerre mondiale et qui ne présente d’intérêt que pour sa position stratégique de centre économique actif au débouché de la plaine de Skutari, son ordonnance assez semblable de l’image que l’on se fait en général des villes anciennement communistes, l’animation sympathique de la rue piétonne. Son charme tient, à mon sens, à la rivière qui l’arrose, la Moraca, offrant des promenades agréables sur ses berges ainsi qu’à sa grande place dominée par l’hôtel de ville, mais l’on peut s’étonner de ne guère trouver de monuments, si ce n’est une fontaine et une ou deux statues. C’est en plein coeur de la ville, en outre, que nous avons déposé nos bagages dans un petit hôtel au prix très raisonnable de 20€ la nuitée par personne et que nous nous avons eu notre premier contact avec la cuisine monténégrine, certes un peu moins riche en choix que la slovène ou la croate mais très proche dans ses saveurs légèrement plus « orientales » avec une dominante du gingembre dans la plupart de ses plats et l’incontournable « Jagnjetina », que l’on retrouve encore, à savoir ce petit agneau grillé à la broche (ou l’équivalent en petit couchon), accompagné de goulash de champignons et arrosé d’un bon petit blanc sec dont j’ai oublié le nom – !
Cetinje, la capitale historique du Montenegro
Pour gagner Cetinje, l’ancienne capitale, il faut quitter la route de Petrovac (tch) que l’on avait empruntée par l’Adriatique pour grimper en lacets à travers le massif Pastrovici, couvert de maquis et de folles herbes poussant entre les rochers. Et c’est en ces lieux sûrement que l’on prend le mieux toute la mesure d’une montagne différente, paradoxale où le chaos géologique ne ressemble à aucun des paysages géologiques que l’on a coutume de voir en France, par exemple. Car la route se maintient à une altitude de 1000-1200 mètres sur une sorte de plateau dont la surface évoque quelque tempête figée, on se croirait à nouveau plongé en plein désert de pierres lorsqu’au détour du chemin s’ouvre une vue littéralement saisissante qui découvre la perspective du lac Skutari / Skadar. Peut-être est-ce là l’une des images les plus présentes encore à mon esprit quand je repense au Monténégro ?…
Dans les bas-fonds, s’infiltre, paisible, cette nappe d’eau d’un magnifique bleu-vert couverte de nénuphars et de plantes aquatiques, prises au piège entre des caps et éperons plongeant leurs pentes broussailleuses dans le lac ! Et quel contraste avec les gorges en torrents que nous avaient offertes la Soca slovène ou la Neretva bosniaque et croate ! Au milieu de cet étang gigantesque avec pour toile de fond perdues dans les brumes les cimes d’Albanie, une sorte de chenal libre où glisse un minuscule bateau offre des vues imprenables… Qui eût cru qu’il y avait des vies humaines évoluant autrement qu’en touristes sur ces territoires en apparence totalement livrés à la nature végétale et animale ? …
La ville de Cetinje est à une quarantaine de kilomètres ; toutefois, sur les bords de cette route ponctuée de landes de roches où s’accroche une abondante végétation d’épineux, de genêts, de grenadiers sauvages, quelques masures annoncent déjà l’approche de la petite ville de 14000 habitants, dans un repli de la montagne. Et qu’elle est jolie Cetinje avec la place du marché très animée le matin avec une foule de petits vendeurs à l’air fort pittoresque, le modeste palais royal devenu musée, un monastère orthodoxe fondé au XVème siècle qui sont les monuments du royaume.Sur la colline, les ruines du fort Teblja, où l’on exposait les têtes coupées des vaincus, notamment des Turcs rappellent, avec force et fierté, le poids du temps dans des pierres qui ont résisté à bien des invasions. Surtout, n’oubliez pas, de passage au sommet du Lovcen (à 40 km de Cetinje par une petite route en lacets) de rendre hommage à Petar Njegos Petrovic, souverain du XIXème siècle et poète national, est enterré dans un sarcophage de marbre blanc qui domine la lointaine Adriatique de ses 1800 mètres ! Fier comme chacun de ses sujets, philosophe inspiré, Njegos voulait que son petit État fût à la mesure de l’homme dont la grandeur ne tient pas à la puissance, mais à l’esprit. Les impressions laissent entendre qu’il a atteint sa mission !
Voyager au Montenegro : visites à ne pas manquer
J’ai eu le plaisir de voyager au Montenegro à diverses reprises et de découvrir tous les points majeurs de ce petit pays, mais je ne citerai que les incontournables aux yeux des touristes. Budva, le Saint Tropez local, à ne pas rater pour le charme de ses plages et de son centre piéton, Ulcinj, dans le même esprit, Bar, la ville du principal port, Perast, le port de Petrovac, Sveti Stefan (ci-contre), îlot très agréable mais bondé de touristes et aux prix de plus en plus prohibitifs en haute saison, Herceg-Novi qui est sûrement la station balnéaire la plus fréquentée avec des plages sableuses étonnantes ou encore Tivat et Risan !
Situé près de la ville de Davinolgrad, Ostrog est le monastère orthodoxe le plus fréquenté du Montenegro et peut-être même des Balkans. Il apparaît parmi les incontournables si vous partez à la découverte du Montenegro, car il est toute l’âme de la résistance et de l’identité religieuse du pays. Autre monastère assez réputé ; celui de la Moraca, à l’intérieur des terres, mais je vous suggère aussi de ne pas négliger les monastères bien plus méconnus, souvent perdus dans des lieux improbables, au coeur des montagnes. Ils sont peut-être encore plus d’authenticité et offrent un visage moins touristique et plus fort en expériences spirituelles, même si vous n’êtes pas forcément croyant.
Monastère d’Ostrog (ci-dessus) et Monastère de la Moraca (ci-dessous)
Cependant, si je n’avais qu’une destination à vous suggérer pour ajouter au panorama Skutari (Skadar) et Cetinje, ce serait sans la moindre hésitation les bouches du Kotor !
Les bouches de Kotor, la zone la plus touristique du Montenegro
Par-delà Cetinje, la route s’élève à nouveau pour atteindre presque la crête dans un enchevêtrement de rocailles sur lesquelles traînent des lambeaux de brume… C’est la direction de Kotor qu’il vous faut évidemment suivre et qui sera, j’en suis certaine, l’occasion de nombreuses découvertes. Au col, quelques masures et cultures sur un petit plateau herbager rompent, heureusement, l’impression désertique toujours prégnante. Je crois bien que c’est ici que j’ai le mieux appréhendé le Monténégro profond et surtout ses habitants humbles et un peu méfiants mais si émouvants, au visage bien caractéristique, buriné et tanné par le travail au grand air, les rides profondes et le regard vif ; ses habitants semblant presque sortis de temps archaïques qui se véhiculent à dos d’âne, en charrette ou à pied, le dos chargé de quelque fagot.
Et soudain, alors que l’on s’y attend le moins, plus étonnante encore que la vue plongeante sur le lac Skutari nommé Skadar en monténégrin, la découverte des dîtes-bouches au bas d’une pente abrupte, presque à pic sur un abîme de 1000 mètres laisse sans voix ! Dans une perspective qui modifie chaque heure du jour, chaque état du ciel, s’affiche un véritable fjord, une succession de plans alternés d’eaux et de caps jusqu’à l’horizon dont les limites se perdent dans une luminosité bleuâtre. Les bouches du Kotor sont inoubliables, l’Adriatique est d’un vert émeraude translucide et la petite route côtière qui permet de contourner les bouches est typique et pleine de charme, notamment avec la vue sûrement la plus connue du Montenegro ; l’îlot de Gospa od Skreplja avec sa charmante église sur laquelle on ne peut se rendre qu’en barque.
En milieu d’après-midi, sur le coup de 16h, en plein été, le spectacle est exceptionnel conjuguant des montagnes en ombres violettes, des bras de mer en plaque d’argent et au bas, les toits de Kotor et ses clochers confondus avec la barrière de rocs qui semble vouloir les écraser. Sur la pente, la route qui descend vers Kotor dessine de vertigineux lacets entre les touffes d’acacias, de genêts, d’églantiers, de pins et la végétation méditerranéenne retrouvée sur le littoral. La ville est marquée par la même influence, en l’occurrence italienne, plus précisément vénitienne, qui rappelle un peu les alentours de Split en Croatie et passée la porte qui donne accès à la vieille ville, c’est le dallage de pierre des cités transalpines, la tour de l’horloge, les petites places fermées entre de hautes bâtisses colorées qui s’offrent au touriste. L’enceinte cernant la ville escalade la montagne jusqu’au vieux fort, la citadelle Saint Jean, dite Sveti Ivan en dialecte iekavien, – le serbe monténégrin -. Au pied, les quais fleuris et tranquilles, l’étendue des eaux immobiles comme celles d’un lac, où se reflètent les pentes bleuies qui les bordent, tout inspire au rêve, à l’évasion de même cette touche d’immatérialité qu’apportent la lumière et la mer à ce paysage minéral.
La route contourne le fjord de Kotor, découvre de ravissants villages blottis entre les pentes verdoyantes et la nappe miroitante. Quelques barques flottent même auprès d’un quai minuscule. Risan, Herçeg Novi, Perast et l’enchantement d’un îlot sont au débouché de cette mer intérieure, marquée dans sa végétation par la réapparition de l’olivier et du laurier rose au bord de la première route du pays que fit tracer le maréchal d’empire français Marmont. Dubrovnik est au bout…
On vient presque de boucler la boucle d’une incursion improvisée grâce à quelques prospectus empruntés au poste frontière… Presque, en fait.
Durmitor, un parc national exceptionnel au centre du Montenegro
Nous n’imaginons pas rejoindre la Croatie sans avoir apprécié le parc national le plus célèbre du pays près de Zabljak. Il faut encore franchir le massif central appelé Durmitor qui marque le partage des eaux entre la mer Noire et l’Adriatique, un massif classé « parc national », sans conteste l’une des plus belles régions, à la fois par l’aspect grandiose des sites et de leur préservation, à l’instar des parcs croates de Plitvice ou Krka. La Cetina, la Tara et la Pliva coulent parallèlement entre ces chaînes montagneuses coupées de véritables cañons dont les falaises atteignent en certains endroits plus de mille mètres et entre ces gorges, des lacs de montagne, des sapinières où l’on peut rencontrer encore ours et loups, selon les panneaux avertisseurs sur les routes !
Gorge de la Moraca
Comme ces paysages font écho aux montagnes que l’on avait appréciées en Slovénie, si ce n’est que les petites villes que l’on traverse, Niksic, Pljevlja, Foca, ont un caractère oriental prononcé avec quelques monastères byzantins et des nécropoles bogomiles, fondées par membres d’une secte d’hérétiques manichéennes qui vinrent de Bulgarie entre le Xème et le XIIIème s.Ceux qui aiment la nature auront trois rendez-vous incontournables : celui du parc national du Durmitor, paisible, étonnant avec ses facettes versatiles à l’automne, celui des Grottes de Glace – Ledena pecina -, sous le pic Obla Glava qui offrent la vision magique des formes fantaisistes de stalactites et stalagmites de glace et enfin, les lacs protégés de Prirod, de Pivsko (Mratinje) dans la vallée de la Skadar.
Vous aurez compris que je me sens très attachée à cet ensemble de régions qui constitue l’Ex-Yougoslavie et qu’ici, j’ai essayé de les faire aimer ou connaître à ceux qui comme moi, ne sont jamais blasés d’aller à la rencontre de l’Autre… Le Montenegro, fier de sa nouvelle indépendance, est un mélange de montagne et de mer, avec une riche culture, variée où les religions semblent cohabiter presque normalement (20% de Musulmans pour 70% d’Orthodoxes, 10% de Catholiques), contrairement aux voisins qui se sont tant déchirés. On s’en rend d’autant mieux compte que les mosquées perchées dans la montagne dans la zone proche du Kosovo tranchent avec les monastères orthodoxes qui parsèment la route qui conduit de la Serbie à l’Adriatique. Les Montenegrins peuvent ne pas être très aimables, ils ont des airs d’Italiens Slaves, tantôt enjôleurs, tantôt froids, mais une fois qu’on a appris à les connaître, on les apprécie assez!
J’espère vraiment que la balade virtuelle que j’ai tentée de vous restituer au fil d’une poignée de souvenirs vous aura séduit. A l’heure actuelle, il semble délicat de suggérer la destination aux voyageurs car le transit et le séjour, même de courte durée, en Crna Gora doivent imposer une vigilance constante. La carte d’identité suffit désormais pour franchir les frontières. A tout moment, certaines villes ou régions peuvent être déconseillées du fait de la multi-ethnicité de l’ancienne Yougoslavie, des relations tendues avec la Serbie qui amplifient les tensions près de la frontière serbe ou albanaise. Bien-sûr, la situation dans les principales villes ne présente habituellement pas de risques autres que ceux que l’on retrouve habituellement en milieu urbain, mais des incidents récents, liés à des groupes attentistes albanophones incitent à la plus grande prudence et en tout état de cause à s’informer à l’ambassade ou à la frontière, avant tout déplacement ! Il faut en outre préciser que peu d’assurances françaises couvrent les problèmes rencontrés dans cette région !
Attention donc, c’est l’aventure surtout que l’italien, l’anglais et l’allemand, les seules langues plus ou moins parlées avec le monténégrin, sont assez peu répandues hors de Kotor, Budva et Petrovac ! Je pense que la meilleure saison est la fin de l’été (mi Septembre) ou du printemps (fin Mai, début Juin) car le climat en hiver est très rude dans les hautes montagnes. L’été indien offre une possibilité de combiner mer et montagne avec des températures douces. A quelques 2000 km de chez nous, le Monténégro n’en reste pas moins une excursion très abordable en prix – le niveau de vie est l’un des plus bas d’Europe -, une plongée assez fascinante, riche de contrastes et d’émotions dans un autre monde, une culture balkanique méconnue et sous-estimée servie par un peuple étonnant et dans un autre temps… Parfois 50 ans en arrière dans les contrées les plus reculées !
Informations pratiques sur le Montenegro
Pour en savoir plus : lire le mini guide voyage Montenegro
Le coût de la vie au Montenegro est moins cher qu’en France (au moins 30% de différence), mais les prix augmentent significativement surtout avec la crise et le tourisme grandissant. Il peut y avoir un écart important entre les prix d’été et de basse saison, la côte et le centre du pays!
La vie nocturne au Montenegro peut décevoir les gros fêtards, il y a quelques boîtes de nuit, bien sûr, mais on est loin de la nouvelle ambiance qui imprègne les cités croates les plus touristiques.
La cuisine montenegrine est relativement bonne, bien que ce ne soit pas la meilleure des anciens pays qui composaient la Yougoslavie. Le coût est raisonnable, mais beaucoup d’arnaques en bord de mer et les spécialités se rapprochent de la cuisine italienne, avec notamment du poisson, du kajmak (fromage), des légumes en particulier les poivrons, les aubergines, servis froids et en lamelles.
Pour dormir au Montenegro : A moins d’être adepte des hôtels (préférez toujours les hôtels de standing international sous peine de déconvenues quant au confort), la meilleure option de logement pour découvrir le Montenegro au contact des habitants, ce sont les sobe, c’est-à-dire les chambres chez l’habitant et pour plus de liberté, les petites pensions de famille, les maisons d’hôtes dans les Villas (proposant plusieurs chambres indépendantes du propriétaire)… Il y a des sobe partout sur la côte surtout entre Herceg Novi et Petrovac, elles sont moins fréquentes dans l’intérieur du pays y compris dans la capitale Podgorica. Vous trouverez un petit réseau de campings assez satisfaisants sur le littoral mais beaucoup plus limité dans le Montenegro central si ce n’est aux abords de Durmitor en haute saison. Il y a aujourd’hui de nombreux appartements en location pour deux ou trois nuits minimum. Une bonne alternative pour conjuguer indépendance et confort.
BONNES VACANCES A TOUS ! Vidimo se uskoro (à bientôt) !!!
Article écrit en 2000.
Carte touristique du Montenegro
Cliquez sur la carte pour agrandir:
Effectivement l échange semble compliqué !!
Les 3 petites semaines vécues en 2010 en Croatie, B&H et Serbie ne m ont donné qu une envie : retourner dans cette partie du continent et découvrir ces cultures et pays qui m ont semblé très accueillant, d ou la poursuite de cette découverte dans la partie plus « au sud » cet été !
Ce pays semble très intéressant, ça tombe bien je compte y aller cet été et je pense me remplir de bons conseils ici !
Merci pour ces infos.
C’est formidable que les Balkans t’aient autant plu… Ca me fait plaisir, car ce n’est pas si évident de communiquer des émotions… Et surtout de les transmettre bien… Je m’en rends compte en étant prise dans un échange sur Timisoara qui est très pénible en ce moment!